Octobre en noir et blanc, octobre en couleur...
Octobre ? "Mais enfin, Sylvie, me diriez-vous, nous sommes en décembre !". Et je vous répondrais "Oui oui, mais c'est pour revivre l'automne à son paroxysme". Et face à votre air dubitatif, je vous avouerais que j'ai un stock de photos du Gers remontant au mois de juin, que j'ai de quoi publier quotidiennement pendant au moins deux mois, mais que je manque de temps, alors je fais comme je peux. Mais au moins, à un moment donné, vous revivrez l'été gersois en hiver, l'automne et peut-être même le printemps ! Et alors le pire, c'est que si j'ai l'occasion de voir le Gers entre temps et que j'ai envie d'en parler, vous aurez du temps réel, de l'hiver en hiver. Tout cela nous fait une belle salade de saisons mais pas de saison. Mais trève de blabla. Aujourd'hui nous prenons une machine à remonter le temps pour revenir au 12 et 13 Octobre 2015 pour deux petites balades qui se firent derrière la maison de mes parents, sur le chemin cher à mon coeur, à Arrouède. Commençons par le 12. Il faisait gris, un gris bleuté, je n'ai pas d'autres mots pour décrire la couleur de ce ciel nuageux. En tout cas, c'était beau de voir mon petit village au milieu des couleurs d'automne et de parcourir cette petite route malgré cette ambiance grisonnante.
Hé quoi ? Il m'a pris l'envie de régler l'appareil photo sur un programme noir et blanc. Alors j'ai vu dans le viseur les alentours autrement. Pour le coup, on a l'impression de repartir 100 ans en arrière ! D'abord mes arbres ! Je dis "mes", j'en ai plein en fait. Il y a MON arbre, dont je vous reparlerai à la fin de l'article, cet arbre si spécial et si cher à mon coeur et il y a mes autres arbres, ceux que j'aime toujours retrouver pendant cette balade que je refais souvent. Donc ici ou là, mes arbres jaillissent. Ici deux, que je vois évoluer d'année en année et dont les formes et les déploiements me charment toujours autant.
Combien de fois suis-je venue sur ce chemin ? Combien ? On ne peut même pas faire confiance au nombre d'articles publiés sur le sujet ici ! Peut-être un millier de fois ? Allez savoir ! Je n'ai pas compté. Ce que je sais, c'est qu'il a quelque chose de spécial, quelque chose de serein, quelque chose qui m'envahit dès que j'y mets les pieds : le calme, la douceur, le panorama. Il me manque, mon chemin !
Ce soir-là, j'ai eu envie de faire des photos différentes de mes habitudes. Alors autant vous dire que vous risquez d'être surpris ! Entre les alignements poteauesques (je néologise, si je veux !), les fils, les câbles, les barbelés... et mon pauvre mari qui se demandait ce que je pouvais bien prendre en photo alors qu'il promenait le chien.
Mais ces arabesques, aussi laides puissent-elles paraître, me plaisaient, à ce moment précis, et notamment en noir et blanc. Du coup, je n'en ai fait qu'à ma tête !
Et même si j'étais observée par un plus ou moins discret bovin, j'ai continué mes folies. Et j'étais heureuse ! Le coucher de soleil n'était pas prometteur ce soir là ! Mais j'avais pu voir d'autres petites choses intéressantes. Alors, j'étais bien heureuse. Mais je suis comme ça, donnez-moi un simple fil et vous ferez ma joie !
J'étais rentrée à la maison toute fière avec cette impression d'avoir transformé de vilains câbles en instants jolis. Il faut bien parfois s'auto-féliciter un peu ! Mais point trop n'en faut. Le lendemain soir, donc le 13 octobre, le coucher de soleil était là prometteur. Une jolie teinte inondait le ciel et les étourneaux s'étaient mis aux premières loges pour assister à ce flamboyant crépuscule : le ciel était en feu...
Je retrouvais les deux arbres de la veille dans une autre ambiance, une ambiance plus colorée, plus pimpantes !
Le soleil se laissait entre-apercevoir entre les couches nuageuses. Le spectacle était splendide, magnifique, merveilleux, tout ce que tu veux comme adjectifs mélioratifs est le bienvenu ici, cher lecteur !
On progressait lentement, enfin JE progressais lentement ! Mon cher mari s'amusait à faire courir le chien ravi, faisant des allers-retours, entre un bout de la route et moi-même. Et pendant ce temps-là, les tons s'adoucissaient, le feu se calmait.
Puis, je trouvais sur la droite, un chemin... oh je le connaissais ce chemin herbeux ! Mais il ne m'avait pas souvent été possible d'y marcher parce qu'il était toujours trop boueux, ou recouvert d'une flaque géante. Là, il était sec et praticable. Alors c'était l'occasion de voir le coucher de soleil d'un autre angle !
Et c'est là que j'ai fait la rencontre de "Survivor" ! Le dernier tournesol de l'année ! Une graine avait trouvé refuge ici, il avait fleuri en retard profitant des doux jours que lui offrait l'automne. A vrai dire, il n'était pas au top de sa forme, non seulement il ne poussait pas forcément au bon moment mais en plus il avait subi une attaque d'insectes et gastéropodes qui s'étaient régalés de ses pétales solaires. Mais il était, là, debout et fier ! Incroyablement beau !
J'ai laissé le tournesol tranquille. Il avait assez de l'air frais et des bestioles pour l'embêter, il ne lui fallait pas une félée comme moi pour en rajouter. Nous sommes revenus, mon mari, le chien et moi, vers la maison. Les couleurs avaient évolué.
La nuit les engloutissait peu à peu et dans un dernier rayon de lumière, elles firent aussi un peu de résistance nous offrant un ciel époustouflant avec des milliers de moutons roses et gris.
Arrivés près du portail, difficile de ne pas s'esbaudir en ce retournant ! La vie est tellement belle dans le Gers !
Et puis le ciel s'est éteint peu à peu, je saluai mon arbre, lui souhaitant une bonne nuit, lui donnant rendez-vous pour des lendemains au moins tout aussi merveilleux.