L'église Sainte-Marie de Mirande.

26 janvier 2011

A Mirande, tous les chemins mènent à la cathédrale …

Et quand vous parviendrez jusqu'à elle, quand vous arriverez sous le porche de l'édifice qui enjambe une rue, vous direz "Wouaaaouh !". L'église dégage un charme certain et semble être plus qu'une église ! Construite en 1410, elle était destinée à être l'église d'un évêque. Jean II, le comte d'Astarac, et l'Abbé de Berdoues s'allient pour convaincre le Pape de Pise du bienfondé de l'évêché de Mirande. L'abbé de Berdoues reçoit alors la responsabilité dudit évêché et devient "Guillaume II".

Ce n'est pas pour plaire à tous ! Il se trouve que l'époque est propice aux tensions religieuses puisqu'il y a , en raison du grand schisme d'Occident : 3 Papes se disputent le pouvoir. De son côté l'Archevêque d'Auch qui voit d'un très mauvais œil la création de l'évêché de Mirande annexé à celui d'Auch, reçoit le soutient du roi Charles VI. En 1435, tout est annulé… Guillaume II, probablement ému d'orgueil, persiste à se croire évêque de Mirande. L'église elle, aura été cathédrale le temps de cet éphémère évêché.

Le temps défile, les fonctions de l'édifice changent selon les circonstances historiques. En 1670 ell est un archiprêtré … Après la Révolution, elle devient un bien national et se voit transformé en Halle dès 1791, puis en simple grange, et enfin en réserve pour l'armée ! Elle ne va retrouver ses fonctions religieuses qu'en 1803 mais suite à ces nombreux changements, elle est énormément dégradée et les institutions de l'époque ne possèdent que peu de moyen pour la réparer. Jusqu'à la fin du XIX e siècle, on essaie tout de même de faire quelque chose, et les travaux se succèdent, heureusement !

Sa construction originelle avait été un véritable casse-tête, il faut dire que la bastide de Mirande était bien plus petite que celle que l'on connait aujourd'hui. Ses ruelles étaient étroites et sa qualité de bastide répondait à une organisation géométrique stricte. Et pourtant, l'édifice est impressionnant ! Il en a fallu du génie et de l'imagination au fil des siècles pour que finalement elle soit casé là, enjambant la rue d'un porche avec une belle croisée d'ogive, un peu comme si elle prenait possession de la commune, qu'elle ne faisait qu'un avec elle. Comme une première invitation à rentrer à l'intérieur, un avant-goût ! Au dessus de ce porche se dresse ce gros clocher gothique fortifié, de 35 m de haut, serti de tourelles polygonales, de clochetons, d'encorbellement, de fenêtre gothiques et d'une étoile également…Un chef d'œuvre. L'église, ou cathédrale comme elle se fait encore appeler, est d'autant plus impressionnante de l'extérieur avec ses puissants contreforts qui permettent de maintenir tout son dispositif.

Ce clocher aurait eu une vocation militaire. Rien d'étonnant, vue sa hauteur, ses fortifications, il est propice à l'observation de la vallée de la Baïse, tout comme le furent les tours-portes aux entrées des villages. Il y a sous ce clocher une porte d'entrée surplombée par un grand tympan où sont sculptés les blasons des comtes d'Astarac et de la ville de Mirande : une réalisation moderne, mais qui marque bien l'édifice de son histoire. De nombreux détails, sculptures accompagnent le tout, mais ce n'est pas d'origine car comme précisé plus haut, l'église a été restaurée à la fin du XIX e siècle.

A l'intérieur on s'émerveillera d'une très large nef de 17 mètres sur 25 mètres de longueur. Autrefois le plafond était en lambris mais en 1860 on décide de le transformer en voûte en croisée d'ogives en brique. Cela va impliquer des travaux supplémentaires avec notamment la surélévation obligatoire des murs et du toit.

En 1860 encore, un autel à baldaquin est transformé en retable avec l'ajout de 4 colonnes de marbre rouge de Sarrancolin.