[Instameet 1 mai 2018] Episode 2 : Rougir comme une Pivoine à la Pivoine bleue!

Episode précédent : La chasse aux orchidées à Montégut

Dis toi, qui passes par là, à quoi penses-tu lorsque l’on te dit « Pivoine » ? Des fleurs, des couleurs ? Moi je pense à des mots, et même de la poésie et pour être plus précise, je pense immédiatement à un joli poème de Guillaume Apollinaire, « Pétales de pivoine » que l’on trouve dans le magnifique recueil des Poèmes à Lou. Pour la petite histoire, je connais ce poème depuis ma seconde année de licence de lettres (attends, je calcule, depuis 2003 donc…), quand, une prof que je n’aimais pas beaucoup - et réciproquement-  me l’avait donné pour un exposé oral. J’étais dans une petite antenne universitaire en Arles, nous n’étions qu’une dizaine d’étudiants. Tu imagines, 10 à la fac ? Le pied hein ? Et donc, pour en revenir à mes aventures d’étudiante en littérature, j’avais fait mon exposé avec beaucoup d’appréhension et je m’étais mangé un affreux 7/20 qui ne m’avait pas étonné plus que ça. Pour être honnête, j’ai d’abord profondément détesté ce poème parce qu’à l’époque, je ne l’avais pas très bien compris et je ne lui trouvais pas grand intérêt - j’étais plutôt dans une période « vive la littérature médiévale ! ». C’est quelques années plus tard que je l’ai redécouvert et que j’ai appris à l’apprécier, avec l’expérience et le recul littéraire nécessaire. C’est un poème qui dit plein de choses, qui est à la fois empreint d’amour, de sensualité, d’humour, de désespoir face à la guerre et la séparation d’avec l’être aimée, de beauté, de passion : c’est tout simplement une vive et splendide déclaration d’amour à Lou. Et donc, vois-tu, lorsque j’entends ou lis le mot « pivoine », je repense  ce poème et surtout je pense à « rouge », « rouge comme une pivoine », aux jeux de mots du poème et aux « belles f***es de la comtesse » ! Ecoute, en voici les 4 premiers vers, libre à toi d’aller le lire en entier (1) pour comprendre mes références et remarques !

Pétales de pivoine
Trois pétales de pivoine
Rouges comme une pivoine
Et ces pétales me font rêver

De fait, quand sur le programme de l’instameet du 1 mai j’ai vu que nous allions visiter « La pivoine bleue » juste après le repas chez Edith, je fus perplexe. Mais oui ! Voyons !  Les pivoines, c’est rouge, rouge, rouge pivoine ! Ca peut être rose, ou jaune, ou blanc ! Mais bleu ??? Impossible de l’imaginer ! M’enfin ! Pourtant ce cher Eluard m’aurait dit que tout est dans l’imaginaire, tout est dans l’idée, tout est dans l’abstraction et qu’après tout,  « La terre est bleue comme une orange » (2), alors pourquoi la pivoine ne pourrait-elle pas être bleue ? Ok, alors le nom de l’endroit, ce doit être par pure poésie, je n’ai pas pensé à poser la question aux maîtres des lieux. Et puis, il y a du bleu sur les tables, les objets, les portes, les volets. Il y a aussi des iris et des petites fleurs bleus. Gardons le mystère, cette part de surréalisme me plaît infiniment.

Tu sais j’ai visité de nombreux jolis jardins dans le Gers, j’ai toujours été charmée mais je crois que celui-ci est l’un des plus beaux. Ce n’est pas l’un des plus grands. Non, il est assez petit. Il est rattaché à la pépinière du même nom. Il ne paie pas de mine quand on arrive par le parking. En fait, on ne s’attend pas à autant de magie sur un si petit espace fleuri. Comme quoi, la quantité ne fait pas la qualité. Alors voilà, grâce à ce fameux instameet, nous avons pu découvrir ce coin de nature qui existe depuis près de 20 ans ! Je n’en avais pourtant jamais entendu parler.

   

Tu entres là, tu passes d’abord par les sortes de serres ouvertes qui déjà t’envoûtent par leurs couleurs multiples et puis tu pousses un peu plus loin et tu restes bouche bée. Les fleurs pullulent à bon escient. Les fleurs se déploient ici ou là. Beaucoup de pivoines évidemment, mais pas uniquement ! Des iris, des tulipes, des hybrides de pivoines et d’autres essences auxquelles je n’y connais rien. Peu importe le nom, tant qu’on a le parfum. Ça sent bon dans tous les coins.

Ça te ravit les yeux, l’odorat, le cœur et même l’ouïe, parce que les insectes y virevoltent de leur bourdonnement grâcieux, parce que le vent se glisse dans les pétales et les feuilles. Tu déambules dans les allées et tu découvres tout ça avec une fascination incontrôlable. Et tu voyages, car les essences viennent de nombreux pays lointains, tu te dépayses sans forcément le savoir ! Et tu te délectes un peu plus parce que la pluie de midi a laissé quelques perles d’eau sur les pétales, ici ou là.

Et puis tu regardes à l’horizon, le jardin s’ouvre sur un panorama exceptionnel, fait de courbes typiques au Gers, des courbes qu’on compare souvent à la Toscane, mais moi je dis que c’est la Toscane qui ressemble au Gers ! Tu aperçois des arbres magnifiques, un puits ancien, des vallons verdoyants. C’est comme un rêve. Des chaises sont disséminées un peu partout comme une invitation à la pause, à la quiétude et surtout à la joie de la contemplation.

    

Et tu ne sais plus où donner de la tête, tu passes du jaune, au rouge, au vert, au blanc, à l’indigo, au mauve, au rose. Tu admires les pistils frisotés, fardés de pollen. Tu crois rêver, mais ce n’est pas un rêve !

Tu y trouves des chênes impressionnants et un oiseau facétieux. Tu te dis que tu as de la chance de pouvoir vivre ça et que ce fut une idée excellente que de créer ce jardin il y a 2 décennies déjà.

Bref, je crois que tous ceux qui étaient au même endroit au même moment ont « kiffé grave » ce recoin fleuri. Un moment hors du temps, encore un petit bout de paradis dans le grand paradis du Gers. Encore des fleurs à profusion, des couleurs, de la vie, de l’oxygène…

Dans la pépinière, j’avais envie de tout acheter pour fleurir mon propre jardin, mais je n’ai pas la main verte, ç’aurait été un crime et je ne veux en aucun devenir une florale killeuse ! En tous cas ce qui est sûr c’est qu’à la pivoine bleue, à l’instar d’Apollinaire, les pétales, qu'ils soient ou pas de pivoine, nous font littéralement rêver !

Suite et fin de la trilogie "Instameet du 1 mai" au prochain épisode !

(1) Poème à lire en entier : « Pétales de Pivoine » 

(2) Poème à lire en entier sur : « La terre est bleue comme une orange »

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Pour en savoir davantage sur la Pivoine bleue :

http://www.auch-tourisme.com/Fiche/Detail/371/Decouvrir~Visites-de-fermes/LA-PIVOINE-BLEUE

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ps : quelques coquilles orthographiques ont pu se glisser dans le texte en raison de l'enthousiasme provoqué par la rédaction de l'article, veuillez me le pardonner, je suis ma seule correctrice et je ne suis pas toujours efficace même en étant actuellement prof de français !