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Gersicotti ? Gersicotta !
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Gersicotti ? Gersicotta !
5 mai 2018

[Instameet 1 mai 2018] Episode 1 : La chasse aux orchidées à Montégut !

En avril, parce qu’il ne faut pas se découvrir d’un fil, j’ai reçu un truculent coup de fil. C’était la pétillante Sabine de l’office de tourisme du grand Auch. Elle avait une proposition plus qu’alléchante à me faire : participer à un instameet (Si tu ne sais pas ce que c’est qu’un « instameet », je t’invite à découvrir les explications données à l’occasion de l’article rédigé sur mon premier instameet ici). Mais pas n’importe quel instameet, attention, un instameet sur le thème de la nature et des fleurs avec une partie « chasse aux orchidées ». Elle me proposait de faire partie des personnes qui pourraient donner quelques explications, reconnaitre les espèces etc. Bien que je ne sois pas botaniste pour un sou, que je n’aie pas la main verte et que je ne connaisse en matière de flore sauvage quasi que les orchidées qui poussent dans le Gers, j’ai évidemment été conquise par cette proposition même si ça allait être la course pour moi. En effet, l’instameet en question devait avoir lieu le 1 er mai, or, j’habite en Aveyron, j’avais réunion parents-profs la veille jusqu’à 20h passés et cours le lendemain dont des cours à préparer, des copies à corriger. Mais comment, dites-moi comment résister à l’appel du Gers, des orchidées et des rencontres sympathiques ? Impossible de résister !  J’ai donc dit « OUI » avec grand enthousiasme et j’ai même embarqué mon cher et tendre mari dans l’aventure et il a dû se familiariser avec instagram (car même si je lui avais créé un compte il y a quelques temps déjà, il n’avait encore jamais utilisé l’application lui-même).

Nous avons donc pris la route à 20h30, une fois que j’ai eu fini de rencontrer les parents d’élèves et nous sommes arrivés vers 23h30 dans le Gers. Edith, des Chambres d’hôtes de la Bastide de Lassalle à Montégut, qui participait aussi à l’événement, nous a gentiment hébergés. Et quand elle m’a dit tu choisiras la chambre que tu veux, j’avais oublié qu’il y en avait une qui donnait sur son splendide chêne. C’est en arrivant en haut de l’escalier, après avoir été accueillis chaleureusement par les maîtres de maison et leurs adorables boules de poils, que je me suis rappelé la chambre rouge - rouge en plus, ma couleur préférée ! - et de la vue imparable que l’on a de la salle de bain sur le chêne quadri-centenaire.

Au lit ! La nuit est passée vite tant le sommeil a été bon. C’est qu’on y dort toujours bien là-bas, au calme de la campagne, avec pour seule « pollution » sonore, le chant des oiseaux ! Nous avions mis le réveil assez tôt, à 6h40, car je voulais aller à la carrière Saint-Cricq avant le fameux instameet qui commençait à 9h30. Je reviendrai sur cette trépidante escapade pleine de lumière, de reflets, de verdure et d’orchidées. C’est en allant me doucher que j’ai pu admirer le lever de soleil sur le fameux chêne sessile de la maison.

 

 

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400 ans, t’imagines ? Non mais 400 ans ! Incroyable ! L’ensemble annonçait une belle journée. Petit déjeuner succulent grâce à Edith, ses confitures originales maison, son pain maison, ses yaourts locaux, ses produits du terroir, que du bon et en avant pour la carrière Saint-Cricq. Nous sommes revenus sur le coup de 9h20 mais en chemin mon regard s’est arrêté sur une belle prairie humide, en contrebas de Montégut, sur la route de Lussan, car s’y dressaient de beaux orchis à fleurs lâches ou orchis laxiflora. Et là tu te doutes bien que la joie s’est emparée de moi et que j’ai sommé mon doux mari de brusquement s’arrêter. J’ai surgi de la voiture pour voir ça.  Je ne pouvais pas aller dans le champ fleuri mais j’ai pu les admirer depuis l’autre côté du fossé avec envie. J’étais heureuse car je n’en avais vu que deux fois en 10 ans : une première fois à Simorre il y a 7 ou 8 ans, dans une prairie humide derrière le pigeonnier en ruine, à l’entrée du village, et je n’en avais plus jamais vu à cet endroit depuis, et une autre fois dans une prairie humide près d’Héréchou, il y a 4 ou 5 ans. Alors comme les choses rarement vues sont précieuses, ça valait bien une petite pause.

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Orchis à fleurs lâches/ laxiflora

 

 

La journée s’annonçait de plus en plus belle et je sentais monter en moi l’enthousiasme de voir d’autres orchidées très bientôt. La balade était prévue dans la forêt de Montégut et dans les prairies qui longent le chemin de Saint-Jacques !

9h30 chez Edith, tout le monde arrive au fur et à mesure. Nous prenons un verre de jus de fruit, faisons connaissance, rencontrons des gens croisés sur les réseaux sociaux encore jamais vus dans la vie réelle et ça c’est quelque chose qui fait plaisir. Tiens, je pense justement à Aymeric et sa compagne ! Ca fait des années que j’échange de temps à autres avec Aymeric via Facebook, souvent sur le Gers, l’Armagnac, les croustades et les pastis gascons,  et que je suis ses activités sur ses pages dédiées au Gers et à la Gascogne. Hé, bien voilà, j’ai pu mettre un visage vivant sur le personnage ! C’est aussi ça les instameets, rendre les interactions sociales proposées par les réseaux bien réelles ! Et on ajoute à ça des rencontres sympathiques, d’instagramers qu’on ne connaissait pas encore, ou dont on avait vu passer le pseudo en faisant défiler notre sur le fil d’actualité…

Nous avons pris quelques voitures direction la forêt de Montégut et avons rejoint monsieur le maire de la commune qui nous a également aidé à repérer les orchidées et à les identifier. Et nous avons pu commencer la balade. A peine quelques pas de faits que les premières orchidées montraient leur nez ! Pour nous accueillir au début de la large piste du chemin de Saint-Jacques, des ophrys mouches (ou ophrys insectifera) et des orchis pourpres à peine fleuris.

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Ophrys mouche/insectifera

 

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Orchis pourpre/purpurea

 

Nous avons ensuite continué sur le chemin. J’adore cet endroit, les arbres, la verdure. J’étais venue ici un mois auparavant, comme vous l’explique le précédent article, et tout n’était pas encore aussi verdoyant. Le printemps s’est bien installé ! La pause s’est imposée sur une petite clairière d’où l’on aperçoit le village. Quelle chance ce jour-là, la lumière sur le château, le clocher et les maisons était absolument sublime !

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Petite montée à la tour aux fées dont la légende nous a été contée par monsieur le maire… parait-il que certains soirs de pleine lune, quand la tour rencontre l’astre illuminé, on pourrait voir la silhouette d’une fée surgir de la tour… Il n’y a plus qu’à guetter les soirs de pleine lune et attendre une configuration idéale pour vérifier ce mythe ! Nous avons ensuite poursuivi notre chemin, vers les prairies sauvages annoncées.  La saison est moins fleurie que les années précédentes mais beaucoup d’orchidées nous y attendaient ! Des orchis pourpres, des orchis pyramidaux en début de floraison, des sérapias à longs labelles mais aussi une vue imprenable sur Montégut, sa forêt et les collines environnantes !

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Orchis pyramidaux / Anacamptis pyramidalis

 

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Sérapia à long labelle

 

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Orchis pourpres / purpurea

 

 

Nous avons parcouru la prairie qui descend vers la salle des fêtes puis nous avons remonté la suivante. Chacun réglait son appareil photo. Nous étions 24 mais chacun faisait attention à ne pas écraser les fleurs, chacun prenait soin de poser le pied à un endroit convenable, chacun prenait ses précautions et s'éparpillait au besoin.

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C’est là que j’ai fait des grands signes à tout le monde. C’était important, crucial, à ne pas râter ! Il y avait des orchis militaires, une vraie armée ! Il ne fallait pas rater ça ! C’était une bonne raison de faire un peu de grimpette, de se fatiguer un peu, de s’aventurer dans les hautes herbes. Et en plus, juste à côté, fleurissait un superbe hybride : l’orchis militaris avait conçu avec l’orchis pourpre un sublime orchis militaris x purpurea !

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Orchis militaire/militaris

 

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Orchis militaris x purpurea (lorsque l'on nomme un hybride on associe les deux noms latins séparés d'un x)

 

Nous allions de découvertes floristiques en découvertes floristiques et j’étais aux anges de retrouver mes fleurs préférées ! Il ne fallait quand même pas trop tarder car le planning de la journée était chargé et tout aussi alléchant. Alors nous avons repris notre balade sur le GR. Ah ce chemin ! Il nous a réservé de bien belles surprises ! D’abord un ophrys abeille, puis un sublime céphalantère de Damas… j’adore les céphalantères de Damas, plus joli qu’une grappe de perles.

 

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Ophrys abeille / apifera

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Céphalantère de Damas

 

Et ? Et ensuite ? J’ai eu du mal à contenir ma jubilation ! La prairie qui arrivait était magnifique, remplie d’orchis pourpre… et s’en détachaient quelques spécimens hypochromes. Ils avaient certes moins de couleur que les autres mais pas moins de panache… On aurait dit une grappe de petites mariées ! Ce n’est pas pour rien que les anglais les appellent les « orchis madame » tant leurs labelles ressemblent à de belles robes de princesse.

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Nous avons repris notre route, rencontré d’autres ophrys mouches, d’autres céphalantères puis nous avons tourné à gauche vers le passage à gué dont on nous parlait avec angoisse depuis le matin. Premier amusement, le panneau qu’un arbre a fait sien ! Second amusement, le passage à gué. C’était effectivement bien mouillé mais nous avons réussi à braver le pseudo-danger sans aucun blessé, sans aucune glissade et sans aucune plongée grâce à Edith et Georges qui avait préparé le terrain en allant y tendre une corde d'un côté. Le chemin qui ramenait à Lassalle traversait quelques champs et en longeait un de colza.

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La pluie a commencé à tomber quand nous sommes arrivés dans le jardin des chambres d’hôtes ! Cela ne nous a en aucun cas empêchés de faire un petit tour du jardin et de nous approcher du fameux chêne vieux de 4 siècles. Comment ne pas se sentir humble face à ce morceau d’éternité ? Face à cet élément de la nature immense, à côté duquel on se sent insignifiant ? Comment ne pas se sentir coupable face à cet exceptionnel pourvoyeur d’oxygène à qui on laisse une terre et un air pollués ? Comment ne pas être invités à réfléchir aux conséquences de nos actes, bons ou mauvais, face à cet être-vivant exceptionnel qui a survécu malgré tout ?

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Le Jardin d’Edith, refuge LPO (refuge de la ligue de protection des oiseaux), idéal pour l’accueil paysan (accueil fourni par les professionnels qui valorisent les produits locaux et les produits du jardin), est un endroit splendide ! Des fleurs parmi lesquels les parapluies colorés passaient inaperçus, des animaux, des orties pour la soupe et l'entretien du potager, des légumes, des herbes naturelles pour la cuisine sans oublier Cannelle, la charmante ânesse qui tond régulièrement la pelouse comme nous l’a expliqué la maîtresse de maison.

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Un véritable coin de paradis ! Depuis le matin, nous parcourions un véritable jardin d’Eden, des orchidées sauvages jusqu’au chêne 4 fois centenaires d’Edith et Georges… et pour couronner le tout, le buffet qui nous attendait pour le déjeuner était lui aussi, un véritable petit jardin de saveurs, de couleurs et d’originalité, un paradis pour les papilles avec les 26 herbes utilisées par la cuisinière géniale qu’est Edith et les fournisseurs de fromages chez qui elle va s’approvisionner. Pour vous faire saliver : diverses terrines aux herbes, du risotto aux orties, un succulent cocktail de vin blanc, miel, lavande et sauge, des gelées à la fraise et à la sauge, des tartinades de carottes au cumin, du pain délicieux etc. Nous avons été gâtés et bien nourris ! Nous étions donc repus et prêts à repartir pour de nouvelles aventures fleuries, dans le Gers, bien sûr !

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La suite, au prochain épisode !

 


 

--> Pour en savoir plus sur :

Les orchidées sauvages du Gers et leur identification : http://orchidee32.free.fr/accueil/Orchi32-Accueil.htm

Les chambres d'hôtes d'Edith, La Bastide de Lassalle : http://www.bastide-lassalle.com/ 

--> Pour voir davantage d'orchidées du Gers, fouillez ce lien : http://www.gersicottigersicotta.fr/archives/fleurs_sauvages/index.html

--> Pour découvrir les photos des participants à l'instameet, rendez-vous sur instagram, n'hésitez pas à vous abonner aux comptes de : 

@bastidelassalle

@auch.tourisme

@laure32

@IgersAuch

@bastidelassalle

@accueilpaysan

@gersicottigersicotta

@alexandra.blc

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@ninasky31000

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@Fifi_fait_des_photos

@fablan32

@isa_cenoe

@sabineda

 

 

ps : quelques coquilles orthographiques ont pu se glisser dans le texte en raison de l'enthousiasme provoqué par la rédaction de l'article, veuillez me le pardonner, je suis ma seule correctrice bien qu'étant actuellement prof de français !

 

 

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