Ce n'était pas un rêve...
...c'était bien la réalité ! J'y étais, j'ai tout vu, j'ai tout observé, j'ai tout contemplé, j'ai tout passionnément dévoré des yeux. Ce soir du 19 septembre 2015, le Gers commençait à prendre des allures automnales et le coucher de soleil suivait l'exemple fardant le ciel de petites touches de nuage. Un troupeau céleste bien agréable qui nous a accompagnés, mon mari et moi, tout au long de la digue, entre 19h30 et 20h30, il a changé de couleur presque toutes les minutes et nos yeux écarquillés ne cessaient de l'admirer. C'était comme une danse géométrique entre le ciel et l'eau du lac de l'Astarac, une symétrie presque parfaite, envoûtante, une sensation d'infini. Nous étions là, si petits face aux éléments, si humbles. Et moi, en amour, j'étais heureuse, je me sentais pousser des ailes, mon Gers avait pour la énième fois trouvé le moyen de m'éblouir.
Je marchais sur la digue, tranquillement pendant que mon amoureux s'évertuait à photographier des oiseaux. Je marchais doucement, la tête tournée vers le Sud. Le spectacle commençait. Les nuages semblaient se diviser en plusieurs petites cellules qui tentaient de s'admirait dans l'eau. Les couleurs étaient tendres, tendres et douces, froides, mais caressantes. Bleu, quelques nuances de gris, de blanc, un peu de rose pâle.
Je suis arrivée au bout de la digue complètement dingue du ciel. Et à l'Ouest, le soleil amorçait son apparente descente aux enfers. Les feux allaient s'allumer à l'horizon, j'attendais avec une impatience non dissimulée.
J'ai quitté le haut de la digue pour aller au bord de l'eau. J'ai failli y mettre les pieds, je voulais immortaliser la surface paisible du lac. Je ne sais pas ce que je voulais exactement, mais je voulais me rapprocher des reflets, j'aurais voulu les toucher. Voir si les nuages étaient vrais dans cette eau. Par moment, j'aurais pu confondre l'étendue d'eau et le ciel...
20h00. Mon époux était arrivé près de moi. Il s'est assis sur un rocher, j'ai fait de même. Le feu était de plus en plus grandiose à l'horizon. Nous observions. J'opérais quelques allées et venues entre le bord de l'eau et mon bout de rocher. Et je disais à Denis : "Hein c'est beau ! C'est beau, hein". C'est que j'avais tellement le souffle coupé, que je n'étais pas plus loquace que ça.
L'embrasement, c'était l'embrasement des grands soirs tout à coup. Alors que le soleil était en pleine fugue, le ciel était de plus en plus grandiose. La magie opérait. Ce n'était pas un hasard, le ciel nous l'offrait, rien qu'à nous parce que nous lui avons fait confiance, nous sommes restés plus longtemps que prévu, nous savions qu'il aurait quelque chose d'exceptionnel.
La fin du jour était proche. Tout s'assombrissait lentement. Il fallait rejoindre le parking. Nous avons choisi de longer le bord de la digue, ce n'est pas souvent que l'on peut marcher là. Les grèbes se tortillaient dans l'eau rougie, rosie ou orangée. Le ciel s'obscurcissait, laissant encore transparaitre quelques couleurs chaudes et agréables.
La lune jouait les apostrophes. La nuit tombait peu à peu. Je ne pouvais me décrocher de ce paysage. J'en étais boulimique ! Gourmande ! Droguée ! Dépendante ! Hypnotisée !
Un merveilleux moment dont je ne peux me lasser de regarder les souvenirs volés !