Un monde en vert et pourpre...
C'était ça, un monde en vert et pourpre. Ce monde botanique nous l'avons redécouvert mi avril. Petit flashback donc. Nous revenions du château de Monluc où nous avions fait nos réserves de tuilé et pour le retour nous sommes passés par Fleurance et Auch. Une fois à Auch, j'ai eu cette folle envie d'aller à Montégut et en passant par Pessan, je me suis rappelé cette petite prairie sauvage qui longe la départementale qui part de ce village et rejoint Pavie. Comme des rapaces tournoyaient au-dessus de nos têtes et que mon amoureux adore les oiseaux (d'ailleurs il a ouvert un blog à ce sujet qui s'appelle Un Nid de cuicuis), il m'a laissée avec mes orchidées et lui s'en est allé, le nez en l'air, l'air de rien.
J'étais donc presque seule (car il n'était pas si loin que ça) avec une belle myriade d'orchis pourpres. Comme l'année précédente, la prairie en était couverte et ce n'était pas pour me déplaire. Alors certains diront que cette orchidée commune n'a finalement plus rien d'exceptionnelle tellement on la voit partout en saison. Mais j'aime toujours autant en retrouver divers spécimens car comme nous, chaque pied est unique, avec des nuances de couleurs, des formes variées.
J'étais dans un bal, un bal où les dames étaient vêtues de magnifiques robes blanches et poupres, sur une piste verdoyante. Et j'avançais, j'avançais dans ma prairie... J'ai évité les pas de danse, ce n'est pas vraiment ma spécialité !
J'ai copié mon mari ! J'ai levé les yeux au ciel. Et j'ai vu moi aussi les milans planer. Je compris alors pourquoi il était tête penchée en arrière, patiemment, à s'en choper un torticoli !
Moi, mon torticoli, je l'attrape en penchant la tête vers l'avant ! J'ai donc repris ma découverte des orchis pourpres ici présents continuant à cheminer au milieu des fleurs.
J'étais gâtée ! Et ce qui était agréable c'est finalement d'en voir de toutes sortes. Des labelles plus blancs, des labelles tirant davantage sur le fushia, des labelles plus ou moins allongés.
Certains commençaient à peine à fleurir, d'autres avaient déjà bien entamé leur floraison. Ici, c'était l'empire des orchis pourpres où le poupre était roi ! Un point c'est tout !
Je suis arrivée tout au bout de la prairie, près de mon mari qui avait toujours les yeux en l'air, concentré sur un milan qui semblait avoir quelque chose entre les pattes. Alors je me suis penchée sur les derniers orchis à portée de vue. Un vrai régal.
Nous avons rejoint la route goudronnée pour retourner vers la voiture. Mais en chemin, un bruant proyer poussait son cri strident, perché sur un câble, ouvrant le bec tout grand.
Et en arrivant dans la voiture, qu'avons nous vu tout près de nous ? Des rapaces dans les arbres ! Il y en avait des dizaines, c'était étonnant d'en voir autant.
Alors plutôt que de faire demi-tour pour rejoindre notre itinéraire pour Arrouède, nous avons continué sur la petite route où nous étions garés. Nous avons très vite compris pourquoi tant de rapaces traînaient dans le coin. Nous étions tout à côté de la décharge ! En revenant de cet endroit qui, disons-le, ne sentait pas très bon, un chevreuil nous a fait oublier ces lieux peu agréables. Il était tranquillement, au milieu d'un champ, en train de grignoter les jeunes, tendres et délicieuses pousses de blé.
Bref, la vie en poupre ça a du bon !