Randonnée d'Orbessan à Traversères : aller sous la pluie, retour au soleil !
Le vendredi 15 mai, c'était décidé, Denis et moi irions randonner. Mais randonner, randonner. Pas nous promener gentiment et faire 386512544225 photos d'orchidées et d'oiseaux. Pas y passer 8h00 comme pour la randonnée autour de Faget-Abbatial même si c'eût été dommage de ne pas y passer autant de temps. Bref, sur notre petite fiche de randonnée, il était écrit qu'elle durait 3h00 pour 13 km. Ce qui faisait une moyenne de moins de 4 km par heure ce qui était tout à fait abordable même si une belle côte nous attendait. C'était donc décidé. De toute manière le temps était gris et la pluie menaçait de tomber. Autant vous dire de suite que j'avais un peu la pression : il ne fallait pas que je m'attarde à faire 12 photos d'un même sujet. Nous sommes partis du parking de l'église d'Orbessan à 8h58 précisément.
En sortant du parking nous avons tourné à droite pour passer par dessus le Gers. C'est là qu'un agneau belliqueux s'est précipité vers nous. Soit il souhaitait faire notre connaissance, soit il nous encourageait, soit il tentait de nous faire fuir. Comme je parle très mal le mouton et encore plus mal le jeune mouton, j'ai préféré ne pas prendre de risque. Mais j'ai quand même pris 3 secondes pour faire le portrait du monstre en question qui s'avérait être tout mignon.
Nous avons atteint un croisement et là... Et là ? Moi fallait que je fasse une pause coquelicots. Parce qu'ils étaient beaux, les coquelicots au vent au milieu des champs et sur le bordures de la route.
Nous avons continué sur la droite encore. Je m'étais autorisée UNE SEULE photo par espèce d'orchidée croisée. Donc voilà, la première orchidée de la matinée : un anacamptis pyramidal. Peut-être constaterez vous plus tard que je n'ai pas vraiment tenu mes auto-promesses.
Puis commença la côte : un joli chemin boisé, bordant un champ de blé s'offrait à nous sur la gauche. De là, la vue était magnifique malgré le temps inquiétant. Et c'est là que nous commençâmes à sentir quelque gouttes ...
Mais ces quelques gouttes, disons-le, donnèrent beaucoup de charme aux épis de blé. Le champ avait l'air tout doux. Alors j'ai glissé ma main sur quelques épis : ce n'était pas qu'une impression ! Les jeunes épis de blé étaient doux comme une belle chevelure...
Le chemin zigzaguait et nous mena à quelques jolis spécimens de glaïeuls des marais sur les talus ainsi que des sérapias dans un petit bout de prairie.
Arrivés sur un chemin de crête, nous avons eu le plaisir de contempler un paysage extraordinaire : ce paysage fait de vallons colorés typiquement gersois.
Nous nous sommes engouffrés dans un bois où les ophrys mouches foisonnaient en compagnie de très élégantes platanthères vertes. Je me tenais à carreau, peu de pauses, peu de photos et je disais "Maiiiiissssss c'est maiiiis euuuh maiiiiiiiiiiiiis !" en râlant. Mais mais mais ? Il fallait avancer et nous étions dans les temps ! Et comme il pleuvait et que j'avais oublié les k-ways à Rodez, j'ai ouvert mon parapluie rouge et nous avons continué notre promenade sous la pluie, serrés sous notre parapluie...
Une fois sortis de la forêt ? Waouh ! Nous avions un panorama splendide avec vue sur Traversères. Nous avons rejoint une route goudronnée et avons pris la direction de ce village vers la gauche.
Et hop, sur les talus un orchis bouc en train de fleurir. Sur un fil, un bruant proyer bruyant. Et en tournant la tête, une vague de verdure remarquable.
Nous avons vu l'église sous plusieurs angles et la pluie se remit à tomber. Il fut donc de bon ton de rouvrir le parapluie.
Et le temps d'admirer quelques ballots, c'est une sacrée averse qui nous tomba dessus ! Avec en prime du vent. Le parapluie se retournait mais mon mari, fort courageux et fort intelligent, décida de mettre le parapluie sur le côté, ce qui nous protégeat de ces énormes trombes d'eau qui s'écrasaient sur nous de traviole. Ce n'est,pas une blague, à dire vrai, nous nous sommes vraiment pris une grosse averse, au point d'en avoir les pantalons trempés en moins de 30 secondes !
La pluie cessa, faute d'eau probablement. Les paysages se succédaient. Et nous en vérifiant l'heure, nous avons compris que nous étions toujours dans les temps.
Une petite pause s'imposait. Boire un peu d'eau, car la pluie ne nous avait pas désaltérés finalement et manger un petit pain brioché au chocolat fait par ma maman. C'est qu'il faut aussi ne pas se laisser mourir de faim ! C'est en continuant sur la gauche au niveau d'une patte d'oie que nous avons croisé un anacamptis pyramidalis -tellement beau que je n'ai pas pu résister à le photographier même si c'était le second du genre que j'immortalisais, oups - un beau paysage mais aussi des orchis pourpres !
Une belle route de crêtes nous attendait et le soleil aussi ! Petit à petit, les nuages se dissipaient vers le sud et nous étions parfois "traversés" par la lumière quand les cumulo-nimbus ne faisaient que rapidement passer. Tout était beau, la lumière courait sur les champs.
Nous nous régalions sur ces petits bouts de Gers. Nous demandant à chaque virage quelle merveilles nous allions voir ! Et profitant du soleil qui séchait nos vêtements !
Nous avons retrouvé des glaïeuls des marais dans les champs de blés. Les deux se mariaient à merveille. Puis nous avons suivi un chemin de terre qui allait nous mener vers un bois.
Qu'il était bon d'admirer le paysage, les arbres esseulés, les papillons sur les orchis pyramidaux, écouter les oiseaux chanter, sentir les rayons sur soleil sur notre dos et le vent sur nos joues.
Dans le bois tout était doux, calme, paisible. Et la sortie du bois fut grandiose : une bouffée de soleil et un superbe chemin de terre qui offrait la campagne comme un tableau de grand maître.
Nous avons retrouvé Orbessan en bas de notre colline. Nous n'avons pas perdu notre rythme malgré les orchidées et les autres paysages sublimes ! Nous avons tenu bon... j'ai tenu bon !
Un vieil orchis militaire et un orchis singe nous saluèrent avant de rejoindre un hameau. En continuant sur la route sinueuse nous avons retrouvé le village en plein soleil !
Je n'ai pu m'empêcher de refaire une pause pour revoir les coquelicots, mais aussi notre ami l'agneau, moins agressif cette fois-ci.
A midi, nous étions à la voiture. 3h02 donc. On peut dire que nous avons respecté notre engagement ! Et cela ne nous a pas empêchés de profiter du paysage ! Et en plus nous avons l'avantage de tester les lieux sous la pluie, sous le vent et au soleil... si ça c'est pas efficace comme le shampoing 3 en 1, hein ? Une très jolie balade, mais c'est normal, c'est dans le Gers !