La magnifique église Saint-Laurent de Panjas
J’avais eu vent de cette église. On m’avait parlé de ses fresques magnifiques. Alors quand je suis allée à Panjas, j’ai eu vite fait de récupérer la clé de l’église bien gardé par le tenant du Bistrot des Armagnacs. Il en fait d’ailleurs une promo d’enfer, de son église. Alors après un très bon repas chez lui, j’ai poussé la porte de l’édifice.
Mais d’abord je suis restée assez perplexe en arrivant devant l’église. Ce clocher jure ! Il jure vraiment par rapport aux vieilles pierres de l’époque romane !
C’est que l’église est encore une de ces églises qu’on a voulu garder coûte que coûte et qui garde sur elle, les traces des époques qu’elle a traversé. Elle fût romane au départ, construite peut-être au 11e ou 12 e siècle et la guerre de Cent ans est passée par là, inéluctablement. Les nefs romanes sont détruites alors on reconstruit, on reconstruit … à l’époque de l’architecture gothique, au XV e siècle, une nef gothique. Il faut vivre avec son temps ! Chevet roman donc, en pierres du pays, nef gothique, et clocher à l’aspect moderne puisque, écroulé en 1980, il a été rebâti avec le style de son époque.
Quand on entre à l’intérieur, non seulement d’entrée dans un une atmosphère calme et sereine, on s’émerveille : tout est peint ! Les chapelles latérales, les murs, les colonnes, les croisées d’ogives … Tout tout est peint par des motifs, des fresques …
Mais surtout, on est littéralement subjugué la voûte en berceau et les murs du chevet ! Là de sublimes fresques du XII e siècle et qui ont été repeintes à la fin du XIX e après leur découverte. Cette impressionnante œuvre, qu’on a de cesse de contempler, s’articule sur quatre étages.
D’abord, une représentation des Prophètes et apôtres dans les 8 arcatures du bas. Les pilastres et les chapiteaux sont eux aussi entièrement peints.
Au second étage, on retrouve la vie et le martyre de Saint Laurent avec un intrigant parallélisme avec les scènes de la passion du Christ. Le troisième étage évoque clairement La Passion, la mort et la résurrection du Christ de son entrée à Jérusalem jusqu’à la crucifixion puis la résurrection. Et enfin le quatrième étage représente le Ciel selon l’apocalypse de Saint-Jean … Le Christ est peint assis sur le trône dans la voûte en cul-de-four et surplombé par une colombe, entouré d’un ange et d’animaux. Et sur les côtés il y’a 24 vieillards avec un récipient à parfum et un instrument de musique. Je ne saurai pas personnellement l’interpréter vu ma mécréance et mon inculture notoire en la matière … mais malgré tout, je trouve ça épatant et tout simplement extraordinaire.
Si cette incroyable fresque fait en grande partie le charme de l’église, n’oublions pas les vitraux colorés, les multiples sculptures qui ornent le bâtiment. Sans oublier la belle rosace, au centre de laquelle on peut apercevoir une église.
Et évidemment, comme ce jour là il faisait grand soleil, je n’ai pu m’empêcher de me régaler des reflets des vitraux sur les bancs, sur l’autel…
Une très très belle découverte dans un petit village à l’autre bout du Gers, tout à l’Ouest, à la frontière des Landes, dont j’ignorais l’existence jusque là.