Randonnée vers le point culminant gersois…

Le dimanche 18 Août, j'étais décidé à repartir en balade, mes bâtons aux mains, mon sac sur le dos. Cette balade allait me plaire c'est sûr : un château sur le chemin ! C'est au petit et charmant village de Ponsan-Soubiran que j'ai commencé l'aventure.

J'ai garé ma voiture en contrebas du village, au bord de la Baïse, qui m'a charmée dès que j'en ai traversé le pont. Le beau temps était avec moi et le soleil sortait progressivement de son sommeil. Il était 8h45 du matin. Je respirais.

Juste après ce pont, je me suis arrêtée face à une maison apparemment abandonnée, du moins non habitée. Qu'elle est belle ! J'étais fascinée.

Ponsan-Soubiran est un village vraiment joli, campagnard et offrant d'agréables prises de vue, ne serait-ce que sur un puits ou encore sur la vieille école, ou ses maisons pleines de surprises.

Et puis il y a l'église ! Tout petite mais si Grande par son architecture, sa beauté. Son absides et ses absidioles , son flanc, la petite chapelle accolée à l'abside, son clocher, tout y est un régal.

Je suis bien restée là 15 minutes à regarder béatement. Puis j'ai pris le chemin de la randonnée, indiqué par des petits panneaux jaunes : le PR22. Il me fallait longer le jardin du château où je n'avais pas osé entré puis prendre à gauche vers le bois de la Hagède. J'ai traversé un champ de maïs pour entrer progressivement dans la forêt avec une appréhension: les sangliers. Et si un me fonçait dessus?

Je n'ai pas trop traîné dans le bois. Si bien que j'ai fait 2km en 15 minutes. Si si. J'ai un peu flippé au moindre bruit. Mais j'ai quand même eu quelques secondes de temps en temps pour admirer la beauté des sous-bois. J'y ai croisé une ruine, des fleurs et un terrier de renard qui m'a fait avancer encore plus vite. Courage, fuyons ! Jusqu'à ce qu'un arbre me bloque le passage. Mais je suis une maligne, je suis passée par-dessous.

C'est quand même joli la forêt, en dehors du fait que ça rassure pas les vilaines peureuses dans mon genre qui se sentent comme un petit chaperon rouge égaré prêt à se faire manger par le grand méchant sanglier ou le renard enragé ou la belette sadique. Ca rend l'imagination fertile aussi.

Je me suis sentie un peu plus rassurée en longeant un pré qui me signalait la présence d'une ferme pas loin. Ceci étant il y aurait pu y avoir des bœufs complètement fous prêts à me piétiner ! En tout cas il y avait du houx prêt à me piquer. C'est étonnant, j'ai découvert que le houx développait progressivement les picots de ses feuilles car le plant avait des feuilles piquantes et des feuilles aux bords lisses ou presque lisses. Du bord de ce champ je commençais à apercevoir au loin les Pyrénées. J'en voyais le bout, le bout jusqu'à l'Atlantique. J'osai imaginer l'océan s'affaler sur les ultimes falaises pyrénéennes…

J'étais un peu en état second car sur le chemin qui suivait des toiles d'araignées s'étendaient de part et d'autre et j'ai absolument horreur des araignées. Du coup je faisais aller mes bâtons de haut en bas devant moi pour ne pas passer au travers. J'avais l'air idiote. Et bien que le ridicule ne tue pas, le fait d'être seule m'a sauvée d'une certaine honte si l'on m'avait vu faire mon manège frénétique. Après tout ça j'ai aperçu le hameau du Bernet. Pour le rejoindre j'ai longé un champ en sortant de la terrible forêt où j'ai fait une pause pour boire un peu et manger un petit carré de chocolat. Il fallait bien un peu de plaisir après tant d'émotions contradictoires : joie, émerveillement, terreur, inquiétude. Et puis j'avais marché assez vite. 2km en 15 minutes, ça fait du 8km/h et habituellement je plane à 4km/h. Et quand je me suis attardée sur le paysage en reprenant ma route, là ce fût plus que de l'émerveillement. La campagne, la montagne, la campagne, la montagne, le ciel azur et tout ça rien que pour moi??? Enfin presque. C'est beau c'est tout.

Oubliées les terreurs forestières. Oubliés les vils sangliers. Oubliées les répugnantes toiles d'araignées. Le Hameau du Bernet m'annonçait que j'allais arriver vers le château du Bernet dont le guide me parlait. Allons y vers ce château. Mais je n'ai pu m'empêcher en tournant vers la gauche, de me retourner plusieurs fois pour admirer le Pic du Midi que je trouve toujours aussi majestueux.

Je suis arrivée au château du Bernet. Heureuse et triste à la fois. Heureuse de voir une telle merveille encore debout et riche d'originalité. Triste de la voir prête à devenir une ruine avec ses fissures et son abandon. Et pourtant ce château du Bernet du 19 ième pourrait vraiment faire un joli hôtel-restaurant, ou un beau lieu de visite, ou je ne sais quoi !

A ses côtés, une petite église n'a pas moins de charme. Simple, charnue, elle se trouve en contrebas du château.

J'avoue avoir eu du mal à m'éloigner de ce château. J'en suis tombée amoureuse et pourtant, habituellement, je préfère les châteaux médiévaux. Mais celui là, il a un petit quelque chose. Pourvu qu'on ne le laisse pas devenir un fade tas de pierres! Je l'ai quitté tout de même, car d'autres beautés m'attendaient. J'ai donc pris la route du village de Monlaur-Bernet. Derrière moi, le château surgissait des arbres.

Une vieille grange, un canal d'irrigation, la campagne sublimement verte et une belle route droite au milieu de tout ça, égayèrent mon chemin.

Arrivée à Monlaur-Bernet je m'arrête devant l'église, puis me trompe de chemin attirée par une batîsse et ses jolis colombages. Mais mon guide était dans ma poche. J'ai retrouvé ma route en longeant des propriétés gardées par de féroces molosses. "Hey, je suis gentille moi" leur ai-je dit. C'était pas la peine d'aboyer si méchamment. En fait j'étais descendue à droite après l'église, alors qu'il fallait que je remonte vers la gauche.

Des chevaux prenait un encas face à une belle fermette. Mon chemin devint caillouteux et devenait de plus en plus pentu.

Il est 10h15 et je suis arrivée au Mont Cassin. 377m. Point culminant du Gers. Wouaouw. J'étais, disons le franchement sur le cul. Tout en haut de l'Everest Gersois, si je puis me permettre, c'est encore plus beau. Alors je me suis assise à la petit table intallée là pour me remettre d'une telle splendeur et je l'avoue, remplir un peu mon estomac qui se plaignait d'un trop plein de vide. En face de moi, j'avais retrouvé le château du Bernet. Et mieux encore, j'avais le château à ma gauche et le pic du midi à droite ! Comment n'être pas comblée?

Je crois que j'aurais pu rester des heures et des heures assise à cet endroit à contempler l'horizon en respirant cet air frais et revigorant, le sourire aux lèvres et les yeux brillants. N'était-ce pas cela que d'avoir un coup de foudre?

Derrière moi, la chapelle Saint-Roch n'était pas en reste augmentant l'altitude des lieux par son petit clocher. Mais interdiction d'y entrer, la porte était fermée à clé!

Pour continuer ma route, j'ai pris le chemin derrière la chapelle, plein de verdure, de fleurs et de papillons ! Ca volait dans tous les sens, c'était un magnifique spectacle. Un peu plus loin, le chemin perdait ses herbes et longeait un sorte de haie de laquelle je retrouvai avec délectation les Pyrénées. J'étais ébahie, mais il fallait garder la bouche fermée pour ne pas avaler un papillon.

J'ai retrouvé plus loin un chemin caillouteux , de grands arbres et entre eux, des vues coupées de la campagne.

J'ai trouve une route de goudron. Mais autour la forêt flamboyait. Je l'ai prise par la gauche et à peine plus loin j'ai tourné à droite. Les ballots de pailles, le patchwork campagnard, tout était ravissant.

Plus bas je suis tombée sur une belle habitation avec une tour carrée à côté de laquelle était aménagé un petit point d'eau au pied d'un puits. Mon chemin était indiqué : je devais prendre tout droit, un petit chemin de terre. Bien fleuri. Et encore de la forêt. Mais moins longue à traverser cette fois-ci.

Puis j'ai aperçu Ponsan-Soubiran. Un point d'eau et ses saules en pleurs. Une maison et ses colombages et au loin l'église au détour d'une rue. La quiétude. D'autres belles demeures.

Et j'ai aperçu quelques morceaux du château au milieu des arbres à la dérobée.

Sur les bords de la Baïse, un banc semblait m'attendre. 11h20. Après 2h35 de marche, j'avais faim. Alors j'ai mangé un premier sandwich là.

Puis j'ai décidé d'aller manger mon second Sandwich à la Source de Lerd…mais je vous en reparlerai ultérieurement.

J'ai adoré cette rando. Pour le château. Pour les panoramas sur les Pyrénées. Les sensations fortes dans la forêt. Je la conseille à quiconque veut voir un peu de tout et de rien du Gers !

Comments

[wawaa]

Eddie et Pat, your french is better than my english ! Merci pour votre commentaire !

[Eddie et Pat]

Cette promenade est proche à notre maison( Aujan)et donc, très interessante pour nous. Nous en avons fait déja une petite pièce, et maintenant esperons faire la promenade complete.
Merci pour les belles photos, et desolée pour les erreurs gramm. etc, nous sommes anglais.
Cordialement - E&P.

[Monette*]

ça donne drôlement envie oui !

[gustave2kervern]

Il a l'air sympa ton endroit pour faire des balades(un petit clin d'œil d'un ardéchois de passage sur ce blog).

[romano]

Une bien jolie promenade.
Un vrai guide à suivre.