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Gersicotti ? Gersicotta !
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Gersicotti ? Gersicotta !
13 janvier 2018

Reflet de rêve !

Tu sais, souvent, le Gers réalise des rêves sans même qu'on eût pu les faire avant... Oui, c'est ça, le Gers réalise des rêves qu'on n'a pas pris le temps de faire ou qu'on n'avait pas imaginé faire. Peut-être est-ce parce que souvent, dans le Gers, on se croit comme dans un rêve. Bref, c'était le 31 décembre 2017. Dernier jour de l'année. Je devais préparer le repas du soir du réveillon mais j'avais décrété que je ne m'y mettrais que vers 16h30 et qu'il serait fort bien d'aller faire un petit tour sur les bords du lac de l'Astarac. Après deux mois sans ma dose de Gers, c'était un des endroits indispensables où aller me ressourcer. C'est vrai, j'y traîne toujours, mais c'est l'effet d'un aimant. Un seul lac vous manque et tout est dépeuplé. 

Je voulais donc retrouver le lac, voir les Pyrénées, voir les dessins des ondes sur la surface de l'eau, voir des oiseaux, des arbres, prendre un bon bol d'air, marcher main dans la main avec mon cher et tendre, raconter des bêtises, râler contre les camionettes et les voitures qui viennent polluer le bord du lac et pas que visuellement, marcher sur cette petite route qui s'enfonce peu à peu au milieu de l'eau, voir les poissons sauter, me moquer des grèbes huppés qui passent leur temps en faire des pirouettes dans l'eau, marcher dans la boue, chercher le meilleur chemin pour éviter de se tremper les chevilles, trouver des cailloux pour louper des ricochets, s'énerver contre les boules pleines de picots qui s'accrochent aux vêtements, s'émerveiller des reflets... surtout s'émerveiller des reflets. Mais si je m'attendais à ça... Oh, bien sûr, j'avais déjà vu les Pyrénées se mirer dans l'eau du lac, un soir, au coucher du soleil. Ce fut un spectacle fantastique. Mais j'avoue que je n'espérais pas revoir un reflet d'une magie équivalente. 

Nous avons garé notre voiture sur le petit parking qui surplombe le lac. Pas au niveau de la digue, bien avant. Après quelques moments de contemplation - une buse, un rouge-gorge, le panorama sur la campagne, le ciel mitigé-  nous avons emprunté la route goudronnée qui part vers le sud :  au début elle est partiellement couverte d'arbres mal enracinés, malmenés par les fluctuations du niveau de l'eau. C'est toute une aventure pour pouvoir la pratiquer : il faut la contourner, pour mieux la rejoindre, mais cela nécessite de marcher dans une terre visqueuse et humide et on ne sait jamais si la chaussure va rester ou pas collée au sol, il faut enjamber des branchages et... se prendre pour un Indiana Jones de fortune. Une fois les pieds au sec sur le goudron de la route retrouvée, nous avons marché tranquillement, jusqu'à ce que j'aperçoive la symétrie quasi parfaite du reflet des Pyrénées dans l'eau. Mais l'angle, l'angle de prise de vue n'était pas le bon. On ne voyait qu'un seul bout du reflet, et puis ce rebord en béton, et... "Il faut aller au bord du lac !". Evidemment, ça demandait de se recrotter les chaussures, de reprendre le risque de les y laisser coincées ! Mais ça valait tellement la peine d'aller jusque-là, de sentir la terre coller aux semelles, de salir son bas de pantalon et de manquer de glisser les fesses premières dans la boue ! Je me suis accroupie au bord de l'eau pour prendre ma photo. J'étais captivée par cette immensité qui, pour la énième fois, me rappelait à l'humilité. Comment ne pas se croire dans un rêve inespéré, lorsque l'on vit de pareils instants ?

 

 

FSCN7284

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Commentaires
G
j'avais déjà voté pour la beauté de ces images, mais maintenant, même les commentaires marchent ;)<br /> <br /> MErci pour ce bout de rêve dans les grandes largeurs
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