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Gersicotti ? Gersicotta !
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Gersicotti ? Gersicotta !
26 juillet 2016

Avez-vous déjà vu un coucher de soleil sur des petits soleils ?

Ça m'a pris un soir. Un soir d'été. Un soir de juillet. Un soir insouciant. Un soir paisible. Un soir lumineux. Un soir tout récent. Il faisait beau, beau comme jamais et beau comme souvent. La journée avait été péniblement caniculaire, la peau brûlait au soleil. Sortir était risqué. Les verres d'eau se remplissaient régulièrement. Les rideaux étaient quasi tous clos. Le chien haletait. Les chats s'étaient réfugiés à l'ombre, moi aussi. Le thermomètre avait pris son envol sur le coup de 11h00 du matin pour atteindre 38°C dans l'après-midi. Le temps avait un peu de fièvre. La sueur perlait sur les fronts au moindre mouvement trop rapide. La perspective d'une douche froide était réjouissante comme un feu de cheminée peut l'être en plein hiver. A 20h45, les grillons chantaient inlassablement. La température s'adoucissait offrant un agréable, néanmoins encore chaud, 25°C. L'air semblait à nouveau respirable, à nouveau franchissable. On pouvait courir dehors sans risquer d'y laisser sa peau. La campagne devenait de plus en plus désirable. C'était le moment de prendre ses clics, ses clacs et la route, vite ! Pour voir, voir quoi ? Le coucher de soleil. Pas un seul nuage à l'horizon. Un ciel d'une pureté incroyable. Ce n'est pas là qu'il y a les couchers de soleil les plus splendides, il faut se l'avouer, on reste dans des tons lisses, sans nuances. Les nuages font beaucoup en général, prenant des couleurs particulières. J'hésitais. Je réfléchissais. Je retournais la question. Aller sur mon petit chemin fétiche ? Pourquoi ne pas changer un peu ? Voir d'autres horizons au couchant ! Aller ailleurs ? Le lac de l'Astarac ? Le point culminant du Gers ? Le point de vue de Sauveterre ? Durban ? Des tas d'idées défilaient, toutes alléchantes, toutes plus ou moins proches, toutes pleines de belles promesses. J'avais envie d'aller partout en même temps mais mon fameux don d'ubiquité n'est toujours pas assez efficace ! Que choisir ?

Les tournesols, évidemment. Evidemment, parce que c'était une évidence à ce moment précis. J'étais dévolue à ces grandes fleurs solaires depuis quelques jours, carrément obnubilée par elles, comme vous le savez déjà. Cette addiction est cette année bien plus vivace que les années précédentes, je ne sais l'expliquer. Et je n'avais pas encore eu le plaisir de les admirer, mes chers tournesols, au soleil couchant.

Je me souvenais d'un champ aperçu sur la Départementale 40, entre Cabas-Loumassès et le Lac de l'Astarac. C'était décidé, j'irais me poster-là, à l'avant-garde, en regardant la course apparente du soleil se terminer. J'ai pris mon mal en patience pour me garer. C'est ce que nous disions, une fois, avec une amie photographe. Dans le Gers, ce n'est pas toujours facile de se garer. Mais j'ai réussi à arrêter ma 207 de manière à ce que les voitures passent, les tracteurs aussi (surtout eux ! ) et qu'en plus la visibilité soit nette des deux côtés. Ça m'a valu deux demi-tours, des manœuvres sensibles et un peu de stress, car le temps tournait.  

Je suis sortie de la voiture l'appareil photo prêt à la main, éblouie. En bermuda. EN BERMUDA ! Quelle drôle d'idée ! EN BERMUDA ! Un soir d'été, dans les champs de tournesols, les pieds dans les herbes, EN BERMUDA. Sérieusement… Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Je sentais déjà les piqûres des petites bestioles affamées, alléchées par mon sang appétissant. Je sentais déjà les démangeaisons m'agacer. Et je me disais à moi-même qu'un PANTALON aurait été plus adéquat. Mais j'étais en BERMUDA et bien sûr, les bras nus, histoire d'en rajouter. Elles se sont régalées une nouvelle fois, les bestioles ! J'étais leur festin. Sans doute, celles qui m'avaient déjà goûtée les jours précédents leur avaient passé le mot : "Vous verrez, elle se laisse dévorer, et elle est meilleure qu'un bon confit !". Je ne sais pas comment prendre la comparaison avec le confit, j'en suis flattée quand même. Mais je n'y ai plus fait attention quand le spectacle a commencé. Elle pouvait bien se délecter de mon hémoglobine, ça m'était bien égal, j'étais une spectatrice privilégiée. La VIP des tournesols. L'invité spéciale dans un endroit spécial.

Une lumière délicate, évanescente, douce semblait effleurer avec un soupçon de sensualité la foule pétales dorés. Elle les enrobait, un à un, intensifiant leur couleur, elle les câlinait, elle les embrassait, elle les dorlotait. Je m'émerveillais, souriant, moi aussi, les joues caressées par le soleil descendant.

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Le soleil devenait de moins en moins visible. Et les fleurs les moins hautes commençaient à sombrer dans la nuit, tandis que les plus hautes, celles qui avaient le courage de pousser sur leur pied pour aller quémander les derniers rayons de soleil, continuaient le bain doré.

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Et puis, il a disparu lentement, transformant peu à peu les fleurs en ombres. Laissant passer encore un peu de lumière. Suspendant le temps. J'admirais. J'étais au summum de la contemplation. Le summum. Oui.

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J'avais patienté toute la journée pour pouvoir sortir. J'avais les tibias dévorés. La peau m'en brûlait. Mais j'avais vu à nouveau quelque chose d'exceptionnel. Ça valait bien deux ou trois dizaines de piqûres et l'assurance d'une nuit agitée par les intempestifs grattages provoqués ! J'avais vu des soleils dans le soleil couchant et je pleurais la fin du jour qui fermait les rideaux de ce spectacle incroyable !

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