Randonnée autour de Faget-Abbatial : Pyrénées, patrimoine et orchidées ! (3)
Nous amorçâmes la dernière partie de la randonnée sur un chemin caillouteux bordé de tas d'orchidées. Je n'ai pu m'empêcher d'immortaliser les jolis ophrys bécasses qui traînaient par là.
Puis j'ai retrouvé les orchis mâles vus l'an dernier au même endroit ... lors de la randonnée des orchidées de Simorre. Bien qu'en fin de floraison, ils n'en perdaient pas leur charme. Ils sont nichés sur le flanc d'un fossé, ils aiment l'humidité. Nous avons trouvé là un topoguide du Gers à pied. Si c'est le vôtre, contactez-moi !
Il commençait à se faire tard et nous traînions un peu la patte ...c'est que nous avions fait beaucoup de petits pas, à crapahuter à droite à gauche pour trouver les orchidées et aurions dû finir la randonnée rien que 3h00 auparavant. Mais nous la faisions surtout pour les fleurs alors la promenade découverte était de mise. Et puis comment ne pas s'extasier devant les paysages ? Les anacamptis pyramidalis ? Le chemin herbeux que nous allions bientôt fouler ?
Et puis ? Et puis encore des orchidées ! Des orchis, des sérapias ... à foison ! Moi, j'étais aux anges même si les muscles tiraient un peu.
Orchis pourpre
Sérapia à long labelle
Anacamptis pyramidalis
Orchis militaire
Orchis militaire
Ophrys araignée
Un hybride... orchis militaire et orchis homme-pendu ????
Nous avons aussi retrouvé sur ce chemin, des ophrys mouches à la forme toujours aussi stupédiante et les fabuleuses Pyrénées qui ne nous avaient pas quittés depuis le matin ce qui me faisait répéter une énième fois "On est quand même des veinards aujourd'hui !".
Il était temps de quitter ce charmant chemin pour emprunter une route goudronnée sur la droite. Elle était propice à la promenade, tout de vert vêtue.
Elle déboucha sur des paysages typiques : vallonnés, variés, colorés. Et de là, on pouvait apercevoir la discrète église de Tâchoires.
Des aboiements se firent entendre dans les bois. Deux chiens surgirent dans une prairie sans pour autant venir nous voir. Je me fâchai un peu de les voir aussi apeurés par notre passage, cela les calma. L'un d'entre eux, assis dans l'herbe, suivit notre trajectoire jusqu'au prochain croisement qui nous fit disparaître.
En chemin, se retourner fut une idée formidable puisque le Pic du Midi de Bigorre, un peu voilé, prenait la pause en cette fin de journée. Les autres cimes aussi et la campagne gersoise semblait timidement s'endormir.
Aux abords d'une ferme, les rencontres furent fabuleuses. Dans un champ en contrebas, des lapins attendaient. Ils attendaient quoi ? Mystère ! Et en face de nous, des porcs noirs de Bigorre faisaient la sieste. J'ai à ce moment-là émis l'idée qu'il m'aurait plus d'être l'un d'entre eux, allongés au soleil mais que je n'avais absolument pas envie de finir en tournedos, côtelettes ou autre jambon !
En contournant la ferme, nous avons longé des prairies et devinez ce que nous y avons trouvé ? Non, pas des pépites d'or ! Bien mieux que ça ! Non pas des diamants bruts, encore bien mieux que ça ! Des orchidées évidemment !
Sérapia à long labelle
Ophrys bécasse
Orchis militaire
Orchis homme pendu
J'étais aussi ravie de retrouver les insectes caractéristiques des prairies sauvages. Ces derniers, aux reflets jaunes et verts, tout en transparence, sont souvent aux alentours des orchidées.
Et quoi d'autres sur ce chemin paisible ? Ce chemin où régnaient les chants des oiseaux ? Où le calme et la quiétude était de mise ? Des orchidées, bien sûr !
Orchis homme-pendu
Orchis Militaire X Orchis Singe (hybride)
Orchis pourpre
Orchis pourpre x orchis singe ???? (Hybride)
Et encore et toujours...des orchidées ! Il y en avait des centaines et des centaines. Impossible de ne pas en voir... Les pelouses étaient pimpantes, resplendissantes et moi, je me sentais tellement bien dans ce monde fleuri !
Mélange d'orchis poupres, militaires, singes et d'hybrides
Sérapias
Ophrys bécasse
Orchis singe
Le chemin a débouché sur une route qui m'était familière : nous étions à Lamaguère ! Un coin que j'affectionne beaucoup ! Or, cette randonnée qui croisait déjà le chemin des orchidées de Simorre, croisait aussi un bout du chemin des évêques à Lamaguère. Il y a de quoi se faire un parcours orchidesque d'enfer ! Et sur les talus, elles foisonnaient, mes chères orchidées !
Orchis singes (hybridés?)
Orchis pourpre x Orchis militaire (hybride)
Nous commencions à nous rendre compte que le jour tombait de plus en plus vite et nous avons compris que nous allions finir la randonnée au crépuscule. Les paysages et les fleurs n'en resplendissaient pas moins !
Orchis pourpre
Nous avons longé un corps de ferme où quelques chiens grognons nous ont redonné de l'énergie. A vrai dire, l'aventure fut assez cocasse ! Voir débouler 6 ou 7 chiens sur nous et ne pas les lâcher du regard de peur qu'ils nous mordent les fesses, c'est plutôt drôle mais alors après coup. Cependant, ils n'étaient pas méchants et ont eu vite fait de nous laisser tranquilles quand leur maîtresse les a invités à abandonner l'idée de faire de nous leur festin. Pour nous consoler ... de nouvelles orchidées : des orchis singes principalement.
Je commençais à souffrir. Nous marchions depuis 6h00 et je commençais à être particulièrement épuisée. Mais en même temps tout me donnait envie d'être explorer et randonner au coucher du soleil m'était fort plaisant.
Une dernière côte faillit m'achever. Mais... quand je me suis rendu compte que j'allais voir les montagnes tout en haut j'ai retrouvé bizarrement de la motivation !
Quelques canards nous encouragèrent ainsi qu'une tourterelle turque. Et je promettais à tout va de ne plus faire de pause, de tracer jusqu'à la voiture...
...mais le soleil éclairait les champs, les prairies. La lumière était splendide. Et les orchidées ne s'en plaignaient pas.
Et là, les orchis pourpres dans le coucher du soleil ? C'était WAOUH ! Je n'ai pas de mot. C'était magnifique. Nous ne l'aurions pas vu si nous avions fait cette randonnée dans le temps prévu sur le topoguide !
Nous retrouvâmes le pigeonnier vu au départ. Un cheval vint discuter avec nous et quand je lui proposai de me porter jusqu'à la voiture il secoua la tête comme un "non catégorique", tourna les sabots et partit.
Deux bruants proyers échangeaient quelques chants stridents. L'un d'eux était face au soleil couchant. Les couleurs étaient intenses. Il était 20h45. Rien que ça...
Et c'est au clair de lune que nous avons terminé la balade : l'astre remplaçait peu à peu le soleil.
Le clocher de Faget-Abbatial était de retour ... ça y'est, nous étions arrivés !
Bilan : une merveilleuse balade ... qui n'aurait dû durer que 4h00 mais que nous avons faite en 7h30 parce que nous avons voulu tout voir, tout contempler, tout immortaliser. Nous en avons profité au maximum... autant vous dire que nous étions bien fatigués et affamés mais absolument enchantés !