Les pieds dans l'eau...
C'est le cas de le dire ! La pluie semble s'être installée de manière durable au-dessus du territoire gersois. Rendant certains cours d'eau inquiétants. Le niveau monte et redescend, puis il remonte. Ici les mares sont à fleur de peau et les terrains sont garnis de petits lacs ephémères. En parlant de Lac, le Lac de L'Astarac que j'avais vu pour la dernière fois bien vide, est aujourd'hui à son comble. Mais l'eau, je n'en vois pas les dangers, j'en vois la magie : des images doubles, des reflets precieux. Le lac a gagné les arbres, ils se mirent, étandant le déploiement de leurs branches tarabiscotées dans une symétrie parfaite.
Même le clocher et la tour-porte de Mont-d'Astarac s'offre le luxe d'un reflet : un peu plus discret, un peu plus flou, un peu plus mystérieux.
Les lignées d'arbres, les maisons, les petites cabanes d'en donnent à coeur joie : on dirait qu'il y a deux mondes parallèles.
La flaque d'eau resplendit. Aussi superflue soit-elle dans les champs dégorgeant, elle provoque la création d'une oeuvre d'art de la nature. Picasso n'a qu'à bien se tenir !
Et même dans le moindre petit détail qui émerge il y a de la poésie.
Et quand la montagne dans le flou pluvieux s'en mêle, il n'y a qu'à s'abreuver de ce paysage...
A la maison, la mare a gagné du terrain. Les herbes folles baignent continuellement. Leurs danses avec la vague sans cesse renouvelée par le va et bien de nos chers canards.
Et sur mon petit chemin, la moindre flaque d'eau me fascine : chacune renvoie des ombres et des lumières. Encore un autre monde.
Et si depuis quelques temps elle m'agace, je n'arrive toujours pas, pour toutes ces raisons, à maudire la pluie...