Fenêtre sur les Pyrénées ...
J'ai pris l'habitude d'aller chaque soir, vers 17h15, à la fenêtre de la salle de bain, d'où l'on voit toujours un bout du coucher de soleil. J'estime alors s'il est judicieux d'aller risquer de prendre froid ou pas. Ce soir, j'étais comme la météo, assez mitigée. J'ai longuement hésité et pourtant la lumière à l'horizon me semblait prometteuse. J'ai donc pris le risque et l'air frais. J'ai trouvé mon arbre pris entre deux feux.
Et puis, elles étaient là. Les nuages avaient laissé comme une fenêtre ouverte pour qu'on puisse les admirer. Les Pyrénées légèrement voilées sublimaient encore une fois le paysage.
A l'Ouest, le gris semblait tenace. Mais une percée du soleil était facétieuse. On pouvait tout imaginer une intervention divine, une robe de lumière, jusqu'à la venue inopinée d'extra-terrestres qui seraient en cours d'atterrissage : normal, on rêve tous d'atterrir dans le Gers, même aux plus lointains recoin de l'univers !
Peu à peu la lumière se teintait. La silhouette des arbres commençait à se démarquer. J'avais donc pris le bon risque : prendre froid, l'air et d'agréables photos souvenirs de cet énième soir exceptionnel !
J'ai rejoint la grande route, pour voir les choses de plus loin, autrement, sous un autre angle, comme les autres jours. J'ai retrouvé avec grand plaisir l'église de Manent-Montané face aux bien blanches Pyrénées. Mais aussi Mont d'Astarac, son clocher, sa tour-porte et sont château d'eau, si minuscules face à la masse montagneuse.
J'ai une nouvelle fois profité au maximum des montagnes, ne sachant pas si le lendemain elles seraient visibles. Le Pic du Midi de Bigorre ne se laissait pas impressionner par la masse nuageuse !
Je longeais la route, une nouvelle fois bouche bée. J'avais encore droit à un autre spectacle, inlassablement. Mon vieux mur en faisait toujours partie.
Un dernier coup d'oeil sur les arbres dans la lumières puis sur l'église de Manent-Montané avant de continuer un peu sur la route puis tourner à droite sur mon petit chemin.
Derrière mon vieux poirier, les couleurs déclinaient. J'ai hésité une nouvelle fois : rentrer ou reprendre le chemin cette fois-ci sur la gauche, vers les Pyrénées ?
J'ai évidemment poursuivi la balade. Si je ne l'avais pas fait, sans doute n'aurais-je pas vu l'aigrette blanche dans le champ derrière. Sans doute n'aurais-je pas non plus pu m'extasier à foison devant les paysages. Sans doute n'aurais pas pu être fascinée par l'envol de l'oiseau...
Peu a peu tout changeait une nouvelle fois de couleur : une couleur plus intense, plus chaude. Les arbres s'y démarquait de plus belle. Les montagnes s'y confondaient presque.
Et pendant ce temps là, mes deux arbres inséparables se contentaient d'un gris profond.
Le coucher de soleil étincelait. J'avais à portée d'objectif plusieurs paysage selon la direction où je me dirigeais. Si dans le champs où je me trouvais j'avais un nouvel aperçu sur l'église de Manent, à l'Ouest, tout s'embrasait.
Des sommets Pyrénéens, ceux qui sont loin, loin vers l'Océan, tentaient de dépasser les pointes des arbres au loin. Le reste se teintait toujours progressivement.
Du rose, du jaune, de l'orangé, la campagne, les arbres, les champs, les vieilles fermes, les cimes, les oiseaux, tellement de choses ...rien que pour moi, à nouveau privilégiée !
Retour vers la maison, tout en regardant en arrière. Ai-je vraiment besoin de mot ?
L'intensité à l'état pur. Et un troisième coucher de soleil différent des autres ces derniers jours. Gersicotti Gersicotta mesure sa chance.
Même les vulgaires barbelés étaient d'un charme fou.