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Gersicotti ? Gersicotta !
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Gersicotti ? Gersicotta !
9 novembre 2018

La poésie des arbres...

Mon métier n'est pas tous les jours facile mais il est souvent source de petits bonheurs et de belles découvertes. Oui, être professeur ce n'est pas que donner, c'est aussi recevoir et c'est apprendre tous les jours ! J'en viens au fait : en ce moment, avec mes petits sixièmes, nous travaillons sur la réalisation de quelques anthologies poétiques. Un travail de longue haleine car tout sera écrit et illustré à la main : nous en aurons le résultats dans quelques semaines, à raison d'une heure de recherche et de création chaque mardi matin. Parmi les thèmes que les binômes d'élèves ont tiré au sort, il y a celui des arbres. Les deux élèves qui travaillent sur ce thème ont été immédiatement enthousiasmés, l'un d'eux espérait même avoir ce thème ! C'est un joli duo surmotivé qui a très vite trouvé une myriade de poèmes sur les arbres dans les différents livres mis à leur disposition et sur la toile. J'ai donc découvert que l'arbre a toujours fasciné l'Homme, l'observateur, le poète, le chanteur et il me fascine toujours autant moi, en tant que modeste photographe amatrice. Alors c'est vrai que lorsque je parcours le Gers, je me laisse vite attirer par les arbres, mais ça vous le savez bien, puisque je vous ai déjà parlé de cette arbrophilie aiguë ! Toutefois, cette histoire d'anthologie poétique sur les arbres a ravivé ma passion pour ces êtres extraordinaires que je ne prenais plus tant que ça en photo (faute de temps surtout ! ). Alors, en ce début novembre, ma venue dans le Gers pour les brumes du matin avait aussi pour motivation l'idée de trouver sur ma route des arbres, solitaires, en duo, en trio, en groupe ou carrément en foule ! Et puis c'est l'automne : que serait cette saison sans les arbres colorés de jaune, d'orange, de rouge, de brun ? Que serait cette saison sans cette flamboyance végétale ? Que serait cette saison sans les danses aériennes et les tourbillons entêtant des feuilles ? ... Pas d'arbre, pas d'automne !

Au fond, l'arbre gersois ne me quitte jamais ! L'an dernier j'avais pu exposer quelques clichés au Domaine de Bilé à Bassoues, sur les arbres rencontrés dans le Gers, cette année j'ai décoré mon salon sur le thème de l'arbre. Je ne vis plus dans le Gers mais je l'ai enraciné sur mes murs et je retrouve chaque jour ces arbres gascons ! Bref, l'arbre ne me quitte jamais ! Et le premier novembre c'est moi qui ne l'ai pas (trop) quitté des yeux. J'ai rencontré lors de mes vadrouilles, un premier arbre solitaire, près de Merens. J'observais le lever de soleil à l'horizon, sur les collines de Montaut-les-Créneaux jusqu'à ce que la grosse étoile au réveil m'aveugle. Je me suis retournée et j'ai adoré ce petit arbre imprégné de lumière !

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Au cours de la matinée, je me suis retrouvée sur les bords du lac de Fleurance. Je me demandais justement si l'automne avait déjà installé ses couleurs ici ! Le temps était maussade, mais les arbres sublimaient les lieux, à travers quelques reflets ou par leurs feuilles magnifiquement empourprées. 

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Mais qu'y a-t-il de mieux que la forêt pour admirer l'arbre ? A Montégut d'Auch, vers 11h30, sous la pluie, sous un parapluie rouge, je restais fascinée. La forêt était radieuse et sentait la pluie : cette odeur si particulière, qu'on aime et qu'on n'aime pas, qui nous dit qu'il pleut mais qu'on est dans la nature, qui sent la verdure et l'humus en fermentation. Et puis les branches qui se tortillent, qui s'insinuent, qui s'étirent, qui s'enchevêtrent. Quelle merveille, cette dame nature !

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Dans l'après-midi, c'est en terre lomagnole que les arbres m'ont fascinée ! En parcourant quelques petites routes de crêtes, je me suis rendue à proximité de Plieux, c'est là que j'ai vu un petit arbre esseulé sous les feux des projecteurs, dont la silhouette se détachait nettement des champs environnants. J'y ai aussi admiré avec grande attention les vagues de lumière. Cet après-midi là, tout durait 3 secondes. Le ciel était assez couvert mais le vent poussait les nuages et laissait parfois de grands trous lumineux... mais furtivement ! Et par moment, cette lumière allumait les groupes d'arbres multicolores...

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Le retour vers l'Aveyron allait commençait. J'allais rejoindre l'autoroute en passant par Flamarens vers Valence d'Agen. Mais, forcément, une pause flamalingoise s'imposait ! Il y a sur le contrebas du village de Flamarens une fabuleuse succession de champs qui laissent apparaitre quelques arbres solitaires ! Ces derniers respendissaient dans ce contexte automnal. J'ai reconnu des arbres que j'avais déjà admiré à d'autres saisons. Ce jour-là, entre lumière et ombre, ils s'imposaient autrement.

 

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Alors voilà, un paysage sans arbre est souvent un paysage désertique. Aujourd'hui, les arbres manquent de plus en plus à l'appel, on coupe, on décime, on détruit pour surconsommer ou surproduire. Et quand l'arbre manque, la pollution rapplique davantage, la quantité de CO2 explose, les inondations sont plus importantes... Diantre ! Vous dresserai-je un tableau pessimiste ? Un peu peut-être. Mais ne voyez-vous pas ce petit bout de bois qui manifeste son mécontentement en criant "Replantez-nous au lieu de sauvagement nous couper, ou du moins, utilisez notre bois de façon raisonnée !". 

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Au passage, je vous conseille un très joli poème de Robert Desnos, que je vous laisse le plaisir de chercher dans les livres, pas sur internet, dans les livres, car les livres ce sont les arbres qui nous les ont donnés. Il s'intitule  Il était une feuille...

 

 

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Commentaires
C
Comme vous, les arbres provoquent en moi des émotions multiples, et comme vous, j’aime les prendre en photo ou les dessiner pour les intégrer dans un paysage car sans eux, tout est moins joli .A l’automne, alors que tout devient gris, ils nous offrent un festival de couleurs qui illuminent notre environnement. Depuis la lecture du livre: « La vie secrète des arbres » , je les perçois davantage comme des êtres doués de pensée et donc d’émotions... Cette semaine, sous mes fenêtres, on a abattu un magnifique conifère de 30 mètres de haut ... Quelle tristesse ! Je n’ai pu m’empêcher de penser à ses souffrances lors de l´abattage qui a duré deux jours. À présent, il ne reste qu’une souche, vestige de son passage sur terre, comme une tombe !
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C
quelle beauté !!! merci . bonne fin de semaine .
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