Et la lumière fut !
Car oui, à un moment donné, et même à plusieurs moments donnés la lumière fut. Je conçois qu’en ce moment, Dame météo se la joue un peu capricieuse. Et je me doute que le titre « Et la lumière fut ! » n’est pas très approprié quand on sait que certains sont sans électricité en ce moment même, à cause justement du souffle terrible de Dame météo. Je m’en excuse, ce n’est point une moquerie de ma part, et je compatis avec vous, je me souviens de la tempête de janvier 2009 qui nous avait plongés dans le noir également – mais je me souviens avoir adoré les repas à la bougie, les discussions à la lumière tamisée et aussi écrire à la bougie sur mes petits cahiers et avoir aimé ne pas me sentir si dépendante que ça du dieu électricité. Mais revenons-en à Dame météo. Elle qui nous avait bien arrosés début février, nous sèche un peu trop violemment quand même.
De mon côté, j’ai passé peu de temps dans le Gers dernièrement pour vous en parler. Peu de temps, mais je suis revenue quand même deux ou trois fois, notamment pour commencer mes enquêtes auprès de personnes parlant gascon. Je délaisse honteusement ce blog. Mais c’est pour la bonne cause, tu le sais bien !
Lors de mes quelques retours, entre pluie et pluie, et encore pluie, mais aussi un peu de pluie, avec somme toute, un peu de pluie j’ai pu aussi assister à de belles éclaircies. Et donc, plusieurs fois, la lumière fut. Ce qui fut admirable d’ailleurs c’est qu’elle fut de différentes façons.
Le soir du 30 janvier, elle s’était tout à coup réveillée, caressant la campagne. J’arrivais par Lombez, et je montais vers Sauveterre où je passe très souvent. J’y ai retrouvé ce grand chêne dans une vague de verdure. Je l’aime bien cet arbre. A chaque fois je l’admire amoureusement. Vous savez, avec les yeux écarquillés, en respirant d’un souffle profond et en le trouvant mais tellement, tellement, tellement beau. Même quand l’hiver l’a dénudé. Il bronzait. Il prenait sa dose de vitamine D et il avait bien raison.
Après ça quand je suis arrivée sur le point de vue de Sauveterre, j’ai d’abord tourné la tête au nord, parce que les champs étaient jolis. Et ça c’est une bonne raison ! L’ombre des arbres avait un charme fou. Les couleurs, le vert, le jaune. La petite route. Je retrouvais mon Gers que je n’avais pas vu depuis un mois !
Et puis, oh, je me suis dit « On dirait le Sud, le temps dure longtemps ! ». Les Pyrénées se faisaient discrètes mais elles étaient quand même visibles. La campagne s’étendait à perte de vue. Le ciel commençait à se colorer. La lumière était à la fois intense, étrange, changeante mais si belle ! Ma foi, j’en ai profité ! Tout n’était qu’une histoire de lumière. Elle qui s’esquissait sur le bord des vallons. Elle qui emplissait la brume. Elle qui me fascinait.
Et puis, tout s’obscurcissait. Le ciel devenait plus ténébreux aspirant le soleil. Effaçant les montagnes. Eteignant la lumière peu à peu, elle qui pourtant, faisait de la résistance si bien qu’un croissant de lune discret se laissait apercevoir !
J’ai quitté les lieux pour rejoindre Auch dans la nuit noire, esquivant quelques gouttes de pluie ici ou là. Le lendemain, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour flâner, travail de recherche oblige et le surlendemain non plus, car j’avais rejoint Toulouse. Mais l’après-midi j’étais de retour à Auch. Et à l’occasion d’une accalmie, j’ai pu, en compagnie d’une amie, aller (re)découvrir les reflets des arbres dans les jardins du conseil général. La lumière fut là aussi, au bon moment pour éclairer le champ de l’agriculteur mais aussi projeter nos ombres sur le sol mi gazon mi boue.
Le matin du 2 février (tu me suis dans mes allées et venues ? ) en terre gersoise, j’ai pu admirer à nouveau la lumière que j’ai l’impression de ne connaître qu’ici. En repartant vers Toulouse (fac oblige à nouveau), je suis passée par Pessan, itinéraire bis conseillé pour les amoureux des beaux paysages. Et juste après ce joli village où je regrette encore amèrement de ne pas avoir pu faire une pause à l’endroit où on avait une vue à tomber sur le clocher dans le soleil levant (je reviendrai ! ), j’ai pu trouver un endroit où me garer. Et là, comme j’avais du temps (partir à 8h du matin de Auch, pour arriver à 13h à Toulouse, ça laisse quand même un peu de marge ! ), j’ai justement pris le temps, le temps de la contemplation, ce temps de pause qui m’a tant manqué dernièrement. Le soleil se levait, les nuages étaient de forme étrange (si un météorologiste passe par là…), le ciel était rose, non orange, non saumon, non orangé, non un peu jaune aussi. Du moins il était coloré, et il était beau.
Une fois cette première contemplation terminée, j’ai pris la route de Castelnau-Barbarens (Itinéraire bis toujours conseillé), et à peine ai-je entamé la portion de route que déjà je m’arrêtais. Le soleil se levait. Il franchissait la couche nuageuse, il la transperçait, et il me fascinait.
J’ai laissé le Gers quelques jours. Et puis je suis revenue le 6 février ! Paf ! De nuit, c’était vachement plus drôle, de nuit et sous la pluie, pardi! Le lendemain j’étais à Arblade-le-Bas, tout à l’Ouest du Gers pour ma première enquête auprès de la formidable Tatie S., et le 8 février, j’étais à Saint-Arroman pour l’enquête auprès de la truculente R., tout au Sud du Gers. Bref, je vais et je viens ! Et donc ce jour là, le temps était entre deux feux : pluie ou soleil. Il n’arrivait pas à choisir. Aux abords de Saint Arroman, j’ai pu m’ébaudir de la campagne sous cette lumière orageuse : les arbres, les champs, l’ambiance…
Je devais rejoindre Toulouse puis Rodez. Alors j’ai ensuite pris un itinéraire bis. Je suis passée par Simorre. Et là tu vois, j’étais comme suspendue à ces quelques minutes toutes particulières. Le rouge de l’abbatiale était d’une couleur magnifique, le soleil s’était posé sur le village, l’enrubannant d’un écrin de lumière fragile et temporaire. Et j’étais là !
Bon, entre nous, passer à 18h à Toulouse en semaine, ç’aurait été idiot : j’aurais perdu mon temps dans les bouchons. Alors je suis allée voir le soleil se coucher à Sauveterre. En chemin, je fis quelques pauses pour apprécier les vallons.
Puis, une fois au point de vue, je me suis postée, aux aguets. Des rayons de lumière traversaient la masse nuageuse, l’ensemble était à la fois ténébreux et brillant. Au nord, le ciel s’adoucissait. Et moi, je n’avais fichtrement pas envie de partir, mais il le fallait bien.
Oui, il fallait bien partir mais ce n’est que pour mieux apprécier mon retour prochain !