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Gersicotti ? Gersicotta !
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Gersicotti ? Gersicotta !
19 décembre 2016

Le point de vue de Sauveterre, beau comme jamais !

5 ou 18 ou 35 ou 70... et toi, tu sais combien de fois je suis venue sur ce point de vue faire le pied de grue ? Tu ne sais pas ? Nous avons un point commun. Enfin 2. Car si tu es là, en train de me lire c’est que tu aimes le Gers, et ça ça nous fait un autre gros point commun. Tout ça pour te dire, que moi non plus, je ne sais pas combien de fois je suis venue ici ! Je n’ai pas fait le compte. D’ailleurs quelle en serait l’utilité ? Même si l’on dit que les bons comptes font les bons amis, il parait que quand on aime, on ne compte pas. Alors je ne compte pas même si j’imagine, en compte d’apothicaire, que cela doit se chiffrer à coup de plusieurs dizaines de fois ou quelque chose d’approchant, te rends-tu compte ?

Ici, j’y viens. Ici, j’y suis bien. Ici, j’y reviens. C’est devenu avec le temps une sorte de pèlerinage dont les seules quêtes spirituelles sont se ressourcer, prendre un grand bol d’air, s’émerveille de ce monde sublime qui m’entoure, contempler… Liste non-exhaustive, ainsi je t’épargne une longue énumération qui pourrait ne plus en finir !

Ici, j’y viens de préférence à l’aurore ou alors le soir, au crépuscule. Toujours quand la campagne s’allume peu à peu ou s’éteint tout doucement. Ce jour-là, le 12 décembre 2016, j’ai dérogé à la règle, j’ai bousculé les habitudes. Parce que parfois, c’est bien aussi. J’y suis arrivée vers 15h00, 2h30 avant le coucher du soleil et plus de 7h00 après son lever. Bon admettons, j’avais pas mal de retard ou un peu d’avance. Je te laisse choisir ce qui te parait adéquat pour décrire la situation.

En fait, pour te raconter ma vie trépidante, j’arrive de la ville Rose. J’étais venue à Toulouse le matin. En réalité, j’avais prévu ce matin-là, de quitter Rodez à 5h30 du matin et d’atteindre le nord nors du Gers aux alentours de 8h00 pour y admirer le lever du soleil. Je voulais ensuite flâner dans les vallons de Lomagne avant de rejoindre Auch où je devais passer quelques jours. Et puis il y a eu ce brouillard lourd, épais, inquiétant, ennuyeux qui m’a fait changer d’itinéraire et rester sur l’autoroute plutôt que de prendre la jolie route de campagne entre Gaillac et Montauban. Je craignais que le brouillard y fût trop intense et j’ai joué la sécurité, la route étant parfois un peu sinueuse. Et puis, il y a eu ces interminables embouteillages aux abords de Toulouse. Avec un prime, un brouillard encore un peu compact. Dès le péage, ça bouchonnait. La file de voiture laissait une trainée lumineuse amusante. Les motos surgissaient d’un peu partout. Et moi ? Moi, je flippais grave.  Quand j’ai vu l’embouteillage monstre qui se produisait au niveau de la dernière bifurcation vers Auch, j’ai secoué mes plans et je suis allée travailler 4h00 à la fac. De toute manière, mes 3h00 de route (au lieu de 1h45 habituels) pour faire Rodez-Le Mirail méritaient une pause. Et puis c’était trop tard pour le lever de soleil et je craignais que le brouillard ne fût trop épais pour pouvoir voir quoique ce soit de la campagne – quand bien même j’aime aussi être dans ces nuages de brumes où le silence est d’or ! J’ai bien travaillé et vers 12h30, guettant la fluidité du trafic, j’ai repris la route du Gers. Je fis une pause déjeuner, un petit tour par-ci, par-là (dont vous aurez des nouvelles ultérieurement) et à 15h00, v’là-t-y pas que je me suis retrouvée à Sauveterre, au point de vue que j’affectionne tant.

Je te laisse baver. 18/20 degrés, grand soleil, vue mystérieuse sur les montagnes enrubannées de lumière. C’était un peu tôt pour réussir les photos car la lumière de l’après-midi, je n’ai jamais su très bien la gérer. Alors il a fallu attendre un peu. Si je puis vous rassurer, je n’ai pas attendu bêtement là, pendant deux heures. Déjà, ce n’aurait pas été bêtement, j’aurais pu entrer en phase de simple et intense contemplation. J’aurais pu aussi faire la sieste dans la voiture, au soleil, puisque j’étais debout depuis 5h00 du matin. Mais, j’ai choisi de joindre l’utile à l’agréable : j’ai sorti mon attirail de la voiture, papier, cahier, trousse, cours et j’ai transformé la table en bois du point de vue en bureau et j’ai travaillé. J’ai travaillé au grand air, devant un panorama sublimissime, le visage au soleil avec pour seule pollution sonore le chant des oiseaux, le frottement des ultimes feuilles emportées par le vent d’automne… on n’a jamais vu meilleurs conditions pour travailler ! Je n’ai pas vu le temps passer. J’étais tellement bien, les idées à l’air, et en même temps, dans cette immensité faite d’une longue succession de vallons, j’avais l’impression d’être dans une bulle, un cocon, loin de tout ce qui peut être nocif. J’ai eu pensé à un moment que c’était un peu la destinée du jour : la galère du matin, le brouillard et les embouteillages m’avaient peu à peu guidée vers cet endroit pour des moments exceptionnels.

Vers 16h40, j’ai rangé tout mon désordre, le paysage commençait à être changeant. J’ai fureté à droite à gauche. Ici, tu vois du Canigou qui scrute la Méditerranée jusqu’à la Rhune qui admire l’Atlantique. J’aime parcourir le nom des montagnes sur la table d’orientation, mais je n’en retiens que peu.Tant mieux, je les redécouvre chaque fois ! La lumière tout autour de moi était fascinante : les arbres et les champs s'en gorgeaient à profusion.

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Et puis le soleil a entamé sa lente descente. Les couleurs, les couleurs ! Voilà ce que j'aime dans ces moments-là ! Outre voir mes chères montagnes, j'aime tant les couleurs qui varient, qui évoluent, qui changent, qui se mélangent, qui s'adoucissent ou se ravivent !

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A ce moment là, j'avais l'impression de tout posséder. D'être la personne la plus riche du monde. L'immensité m'appartenait d'un seul regard. Le ciel était une sorte de cocktail délicieux à observer. Rien ne pouvait me rendre plus heureuse que de voir ça, à ce moment-là, parce que je l'avais espéré, je l'avais imaginé, j'étais venu le chercher, comme un trésor... Il n'avais pas été difficile à trouver, il suffisait d'ouvrir les yeux ! La lune, presque pleine, m'accompagnait dans l'obscurité du Nord-Est.

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J'ai repris la route dans ce ciel qui s'habillait peu a peu de rouge. Mais les pauses se firent nombreuses avant que le ciel ne s'éteigne ! J'aimais encore et encore la silhouette des Pyrénées et que dire de celles des arbres ?

 

 

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Sans doute n'aurais-je pas vu tout cela si je n'avais pas bousculé mes plans. J'ai toujours senti qu'ici l'improvisation est le meilleur chemin à prendre : même si je connais l'endroit, j'y suis venue parce que je me trouvais par hasard dans le coin, c'était le bon endroit au bon moment, et je m'en souviens encore comme si c'était hier. Il me tarde de revenir une énième fois sur ce point de vue, avec ce même petit goût d'imprévisibilité, d'improvisation et d'aventure. 

 

Pour voir davantage de photos, clique sur la photo ci-dessous pour accéder à l'album contenant toutes les photos de ce merveilleux moment dans le GERS  !

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Commentaires
M
Quelle joie de retrouver sur ce blog celui qui, à l'époque tout jeune garçon, prénommé P-H, passait nous retrouver dans la dodoche de son père qui sillonnait tout le secteur avec sa réserve de semences en paillettes pour la pérennité des races bovines. Il nous retrouvait à la ferme du cap du bosc située à quelques centaines de mètres du point de vue de Sauveterre, vers l'ouest, aujourd'hui en ruine, où nous apprenions la musique et danses gasconne avec les musiciens de Perlinpinpin folc et refaisions le monde en teintant de la laine avec des écorces d'eaulne et cuisions nos poteries sous les bouses de vache. Et c'était il y a 40 ans et plus de cela. Grand salut à toi et souvenirs à tes jumelles de sœurs. Michel J
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M
Magnifique lieu en effet et à toute heure d'où l'on peut embrasser la presque totalité de la chaîne pyrénéenne (mais pas tout à fait à cause de la courbure de la terre et de la relativement faible hauteur de ces points, on ne peut voir ni la Rhune ni le Canigou), chose que les pyrénéens ne peuvent jamais faire car ils ont le nez collé dessus. De là à prétendre que nous, gens de la plaine sommes plus ouverts que les gens de la montagne...
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P
Beaucoup pratiqué Sauveterre, pas au crépuscule mais en journée en vélo, de passage avec mon père chez les éleveurs du coin ou même dans l'une de ses fermes abandonnées où le syndicat d'initiative de Samatan organisait des repas ou des cours de musique...d'excellents souvenirs dans un si beau village en effet!
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C
bravo et merci .. bonne journée
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