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Gersicotti ? Gersicotta !
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Gersicotti ? Gersicotta !
7 décembre 2016

Quand l'automne rencontre l'hiver…

Tu veux que je te laisse  le double des clés ? Comme ça, tu pars plus tard !" m'a-t-elle dit adorablement, de peur que je prenne froid et que je m'ennuie en attendant l'ouverture de la médiathèque alors qu'elle partait travailler à 7h45 pétante. Je l'ai déposée près de son travail, et puis Laetichou, comme j'aime la surnommer, m'a saluée chaleureusement ajoutant un petit rire malicieux dont elle seule a le secret. Je crois qu'elle devait encore se demander ce que j'allais bien arriver à faire alors que les rues auscitaines étaient pleines de brouillard à couper presque au couteau.

 J'avais plus ou moins tout prévu. Je savais exactement où aller cueillir le paysage matinal. J'avais espéré que, si j'atteignais assez tôt les hauteurs de Roquelaure, le spectacle serait grandiose. C'est que je suis friande des spectacles matinaux, surtout quand l'hiver approche :  ils sont tardifs - tout est relatif - et ont toujours un petit côté surréaliste, mystérieux, féérique donné par les nuages de brumes qui se lèvent puis disparaissent avec la course apparente du soleil. Ce dernier offre en général à l'ensemble une lumière douce et particulière. Ce qui est amusant, c'est que justement j'en parlais il y a peu avec une dame, croisée lors du salon Gasconh'a table. Après une rencontre sous le signe du rire autour d'un plat de garbure le midi, elle était passée voir mon exposition juste après et nous avons, à un moment, abordé le thème du coucher de soleil. Vous le savez, j'aime aussi ce moment de la journée, où tout s'éteint et où les couleurs sont changeantes. Elle me disait préférer les levers de soleil. Très poétiquement, elle précisa avec beaucoup de spontanéité qu'elle trouvait que c'était un beau moment de renaissance : la lumière surgit et c'est à ce moment-là que tout renaît, que tout est beau, que tout s'illumine, que tout prend vie. J'ai adoré discuter avec elle et je lui donnais bien raison - même si bientôt, je m'exclamerai de contemplation jubilatoire devant un coucher de soleil, soit !

Et ce matin-là, j'espérais ça. J'espérais cette magie, ce moment de poésie, voir la lumière surgir, tout ça mêlé aux brumes automnales et au liseré lointain offert par la chaîne des Pyrénées. Je l'espérais très fort, accrochée à mon volant, bien attentive dans le brouillard pour ne pas louper la petite route qui mène à Roquelaure puis au château d'eau. Quand j'ai abordé la route qui mène vers le village, juste avant le château d'eau, j'ai frôlé la crise de déception. Le brouillard était épais, j'ai pensé que j'arrivais bien trop tard et que j'allais me retrouver rien que dans un nuage… et ne voir que ce nuage de brume, tout autour de moi. Mais presque aux abords du chemin qui monte vers le fameux château d'eau - où se trouve d'ailleurs les vestiges d'une villa gallo-romaine- j'ai compris que j'arrivais au bon moment. J'allais passer au-dessus de cette brume qui semblait caresser les collines.

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J'ai retrouvé l'espoir, et j'ai rejoint le château d'eau découvrant alors un paysage merveilleux. Le soleil s'infiltra dans le voile blanc puis le dépassa, le déborda, j'en restai bouche bée. Tout était calme et doux, quoi qu'un peu froid. Je profitai. Et comme bien des fois, j'étais une privilégiée. Je mesurais la chance que j'avais d'être là. Encore une fois, le Gers m'offrait le plus beau cadeau du monde : sa simple beauté. A l'horizon, les Pyrénées tentaient une percée. 

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Mais quand la brume a commencé a se retirer en synchronisation avec la montée du soleil, tout est devenu encore plus beau. J'avais les pieds couverts de boue, le bout du nez glacé, les mains frigorifiée,mais je restais là, immobile, à compter les cimes que j'apercevais, à suivre du regard la nappe de brume. J'avais envie d'en choper des morceaux comme une barbe à papa, de toucher, voir si c'est aussi doux que cela y parait...J'étais en pleine crise synesthésique !

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Je me prenais le soleil rougeoyant en pleine tronche et j'aimais ça ! La chaleur faisait du bien sur mes joues froides. Il ne se gênait pas pour réchauffer aussi les tiges, les fleurs séchées, les chardons couverts de toiles d'araignée.

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Et puis j'ai laissé ce paysage. Difficilement, je n'avais pas vraiment envie de partir mais, il m'est venue une idée. Et si Lavardens aussi, sortait des brumes? Il ne fallait pas trainer, c'est parfois l'histoire de quelques secondes ! J'ai traversé quelques nappes de brouillard et puis j'en suis sortie comme par magie. Quand je suis arrivée aux abords de Lavardens, j'ai souri : j'ai souri parce que c'était comme je l'espérais. Le village semblait surgir d'une mer de brume. Et moi, j'avais le privilège de voir ça !

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Le brouillard se dissipait peu à peu. J'ai repris la route. J'ai tourné au hasard, sur une petite route à la sortie du village. J'ai retrouve le château et le clocher derrière moi. J'ai apprécié l'instant.

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J'ai ensuite focalisé mon attention sur les arbres croisés sur cette route. Ils étaient baignés d'une lumières si agréable, si subtile, si attirante... Que j'ai fait bon nombre de pauses ! Ils m'invitaient à la flânerie, à m'échapper, à vivre, à respirer... et à assister à l'incroyable rencontre de l'automne et de l'hiver.

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Je me suis retrouvée sur une route de crête. A ma gauche, les vallons défilait jusqu'aux montagnes. A ma gauche, je retrouvais Lavardens au creux des collines. En regardant l'heure, je me suis dit qu'il allait bientôt falloir repartir...

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Je ne pensais pas voir encore des merveilles jusqu'à ce que j'aperçoive Jegun.

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J'ai rejoint Jegun... je voulais voir le paysage de l'autre côté ! Je n'étais pas déçue ! C'était un peu plus mystérieux, un peu plus camouflé. C'était tout aussi joli.

 

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J'ai repris la route d'Auch et je me suis dirigée ensuite vers Montaut-les-Créneaux. J'ai une affection particulière pour ce village. J'y vis toujours des moments inoubliables. Un père-Noël salue les voitures sur la route principale. Une  fois dans le village, j'ai pris la route de Marsan.

 

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Que de découvertes étonnantes ! Que de paysages époustouflants ai-je alors trouvés ! J'en étais boulimique. Je dévorais chaque détail des yeux. Je m'en abreuvais. Est-ce possible de voir ça ailleurs ?

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J'aurais pu rester là des heures. A bouffer du bonheur. A prendre des doses de contemplation, d'admiration. Des doses de Gers sans modération. A profiter de ces choses à la fois simple et magnifique à la portée de tous. 

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C'était une matinée fabuleuse. Heureusement que je n'ai pas gardé le double des clés et que je suis partie gambader de bonne heure !

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