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Gersicotti ? Gersicotta !
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Gersicotti ? Gersicotta !
25 avril 2016

J'Adour, j'adore, j'adhère, j'adule !

Chuuuut ! Plus un mot, plus un bruit, plus un geste brusque, plus un gargouillis possible, pas même un éternuement. Rangez vos vestes trop colorées – surtout si elles sont vert fluo comme la mienne – restez calmes, posés, délicats mais attentifs. Ici, on ne tolère que les sons de la nature, le chant mélodieux des oiseaux, les cris vifs des hérons, la musique de l’eau qui stagne ou s’écoule, la chanson du vent dans les feuilles, le cliquetis des brindilles, le craquement sec des branchettes sous nos pas, mais pas le brouhaha désordonné de l’humain qui se croit partout chez lui où il va. Ici, en une fraction de seconde, le temps s’arrête, ici, on se retrouve hors du monde, ici, on est dans un autre monde, un monde qui ne nous appartient pas, un monde qui, si on le visite, fait de nous des grands privilégiés ! Si nous restons discrets, nous les verrons, paisibles, impassibles, prenant le soleil sur leurs bouts de bois jonchant les berges, les pattes accrochées à l’écorce, la carapace scintillante, l’œil aux aguets. Alors taisons-nous ! Ne faisons pas de vagues inutiles, nous sommes les spectateurs, et le respect des lieux s’impose de lui-même…

Depuis que j’avais appris dans un reportage télévisuel que des cistudes d’Europe peuplaient les bords de l’Adour, je nourrissais secrètement le rêve de les y voir un jour, mais les lieux étaient évoqués secrets pour préserver la biodiversité. Je me disais « Qu’il en soit ainsi ! Je ne les verrai jamais et c’est pour leur bien ! ». Oh, bien sûr, j’avais déjà vu des tortues ici ou là : les pétulantes tortues ninja à la télévision qui d’un coup de patte agile pouvaient mettre à terre le pire des gros méchants, les tortues carnivores dans des bassins grillagés qui peuvent te grignoter un doigt ou deux si tu oses y aventurer la main, d’autres domestiques machouillant mécaniquement leur salade et loin d’être libres d’aller et venir à leur guise.

Oui, bon, j’avais déjà vu des tortues, mais jamais dans leur espace naturel, jamais en toute liberté, jamais dans ce qui est leur élément, l’eau, les berges, la verdure. Et je puis vous dire que c’est une scène magnifique et on retrouve rapidement l’humilité qu’il nous manque parfois devant la simple beauté de dame nature !

Je pensais donc ne jamais avoir la possibilité de les admirer, je m’étais résignée jusqu'à ce qu'un ami me donne en passant quelques indications pour les trouver sur les bords de l'Adour, me rappelant à juste titre d’être discrète – ce qui n’est pas forcément ma qualité première – et invisible – ce qui n’est pas non plus ma plus grande qualité. 

Je sais, je suis une privilégiée, je le dis souvent en visitant le Gers et j'en suis pleinement consciente et, qui plus est, je ne remercierai jamais assez cet ami passionné par la nature de m'avoir donné la possibilité de faire cette découverte en compagnie d’une copine adorable. Mardi après-midi, nous étions deux Sylvie, moi et ma formidable amie qui porte un magnifique prénom – sans vouloir me vanter, évidemment-, et nous avons entrepris d'aller à la rencontre de ces merveilles de la nature. Trouverions-nous les lieux ? Allions nous les voir ? Nous étions enjouées par l’idée mais discrétion oblige, il a fallu enfouir notre enthousiasme pour se faire toutes petites, invisibles et silencieuses – pas facile pour deux amies qui aiment glousser comme des dindes dès qu’elles se retrouvent !

 Le temps de traverser un champ encore nu, d'entrer dans le bois charnu, d'avancer à pas de loup, à presque retenir sa respiration, en ouvrant grand les yeux, nous avions déjà trouvé quelques belles tortues en pleine séance d'UV !  Leurs carapaces luisaient au soleil, j'avais envie d'embrasser la simple vie d'une tortue !

 

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Que puis-je vous dire de l'endroit ? Magique, merveilleux, apaisant, grandiose, dépaysant, extraordinaire ? Un cocon de verdure, des nénuphars, des milliers de petits spectacles sur l'eau. Un autre monde, je vous le dis, un autre monde ! Un monde où l'on respire, où l'on ressent la vie, où l'on se sent en vie, où le stress n'existe pas, où il ne faut courir pour rien, juste profiter de l'instant. 

 

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A quelques mètres au-dessus de nos têtes nous étions surveillées par un héron ! Autre bel instant que nous avons partagé avec le sourire ! Perchéur sa branche il nous toisait de haut ! 

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Nous avons quitté les berges avec des étoiles dans les yeux. Je jubilais, j'avais vu les tortues ! THE TORTUES de l'Adour ! Il m'en faut peu pour être heureuse, et moi ça me paraissait déjà beaucoup tout ça ! Nous avons repris la voiture pour continuer nos visites au bord de l'Adour car il n'y avait pas que les tortues au programme ! Au gré de nos pérégrinations, nous nous sommes retrouvées à Tarsac, où un pont de pierre et un pont de fer ferroviaires enjambent la rivière. Nous avons fait un bout des sentiers de l'Adour, en passant d'abord sous le pont de pierres et en trouvant sur les berges des points de vue agréables.

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Et il fallait bien que nous montassions sur la voie ferrée désafectée. Le jeu des lignes, la géométrie, la perspective d'un autre voyage ! Oui, mais alors, pas plus loin que le Gers ! J'y tiens !

 

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 Et le lendemain ? Nous sommes revenues sur les premiers lieux du crime, enfin du crime, nous n'avons tué personne à part le temps ! Le soleil plus présent que la veille nous laissait présager que les tortues seraient davantage de sortie et puis, je crois que nous étions gourmandes voire boulimiques de l'endroit. Personnellement, je savais que je n'aurai pas très souvent l'occasion d'y retourner souvent, alors autant en profiter !

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 Elles étaient bien là, un peu plus farouches, puisque très vite disparue dans l'eau. Mais elles étaient bien là ! Et nous également. Une n'a pas bronché, sans doute nous a-t-elle reconnues et a-t-elle senti notre bienveillance !

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Et voilà, nous étions là, au bord de l'eau où se reflétait le paradis sur terre. "Tu entends comme c'est beau ?" dis-je à Sylvie, alors que je n'arrivais plus à contenir mon émerveillement en entendant la douce musique jouée par la nature : il n'y a pas plus ressourçant, plus bienfaisant, plus agréable. Je n'avais pas envie de partir et j'ai eu du mal à quitter les lieux tant c'était doux et bon et tranquille et beau et vrai...

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 Mon coeur était accroché et mes yeux aussi. Mais d'autres découvertes nous attendaient ailleurs. Alors nous avons laissé les carapaces derrière nous, les reflets et les nénuphars, cet écrin verdoyant et lumineux. Nous avons rejoint la voiture. J'ai pris le temps d'admirer une flaque d'eau et une mare, toujours à l'affût de reflets... 

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Après une visite du petit village de Corneillan dans la joie et la bonne humeur (je vous en parlerai plus tard), nous nous sommes aventurées sur les routes pour rejoindre encore une fois l'Adour. Il y a comme une attraction avec la rivière, elle a un charme indéniable et ma foi, au gré des chemins, nous avons pu jouer les aventurières d'un jour. 

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Le chemin était bordé d'eau stagnante et truffé de flaques. C'était parfois un peu glissant mais pas dangereux. Je jubilais parce que tout n'était que miroirs ici ! On voyait tout en double, tout en reflet, tout en symétrie presque parfaite : les formes, les couleurs, les détails.

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 Nous avons marché un petit moment, traversant un champ un peu chaotique jusqu'à un bois de bambou. Nous ne savions pas trop où nous étions, nous restions prudentes : cependant nous suivions un chemin bien délimité. 

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"Ca donne envie d'enlever ses chaussures et de tremper les pieds dans l'eau !" dis-je. C'est vrai que ça avait un petit air de baignade estivale bien qu'en ce mois d'avril l'eau dût être plutôt fraîche. Je n'ai donc rien tenté de ce côté là... J'ai plutôt pris le temps de contempler la rivière et les petits spectacles qu'elle proposait.

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Le beau temps virait à l'orage, alors comme nous avions encore bien des choses à voir, nous avons refait le chemin à l'envers, n'oubliant d'admirer la végétation...

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Et sur le retour, nous avons quand même fait un petit détour par une autre plage de cailloux. L'eau était splendide et les tableaux offerts également. J'étais plus que ravie !

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 Retour sur le chemin et ses flaques magnifiques. On riait à gorges déployées de nos bêtises. On s'étonnait de ce que nous venions de voir. On complimentait à souhait les lieux ... Rien de plus chouette que de partager ça avec l'une de ses meilleures amies !

 

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Résumons : j'Adour, j'adore, j'adhère, j'adule et j'en redemande !

 

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Commentaires
M
PASSIONNANT!!!
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