L'empire canin contre-attaque mais les chats veillent à La Romieu...
Comment ce jour de juillet me suis-je retrouvée à La Romieu alors que ce n'était pas au programme ? J'ose à peine vous le dire tant c'est peu intéressant. Bon allez, parce que c'est vous et que cela restera entre nous, je vous fais confiance. J'étais en train de gambader sur les petites routes du coin, je voulais aller à Larroque-Engalin et j'ai eu une envie si pressante que mon cerveau s'est mis en état d'alerte et m'a susurré que je trouverais des petits coins certainement à La Romieu. Alors, let's go, vamos, andiamo, allons-y avant le déluge annoncé par ma tendre vessie. Une fois au village des chats, bingo, je trouve les toilettes et comme par magie, je revis. Je rassure quand même les personnes qui vouent un amour particulier à ce village : on n'y vient pas que pour y faire pipi, aucun chat n'a été blessé pendant l'opération, ce n'était pas la première fois que je venais d'où le fait que ce ne soit pas au programme. Mais, comme j'y étais, autant explorer, réexplorer et profiter de l'instant présent. Cependant, avant toute chose, je tiens à remercier la municipalité pour ces merveilleuses toilettes, toutes propres qui m'ont sauvé la vie, rien que ça.
(NDLR : Sans doute vous demandez-vous quel est le rapport choucroute avec le titre. Il n'y en a pas vraiment. Vous allez comprendre ensuite. Et puis, j'avoue, j'en ai marre de mes sempiternels et pâles titres "Balade à …". J'avais envie d'y mettre d'emblée de l'aventure même si le film auquel je fais référence, sachez-le, je ne l'ai jamais vu. Et l'article commence bien non ?)
J'étais donc au cœur de La Romieu, sur la grande place, admirant les toujours aussi splendides tours de la collégiale. Et j'avais envie de sortir du village, d'aller sur les routes environnantes, voir autrement que je n'avais déjà vu. J'ai pris une ruelle fleurie qui m'a menée vers une tour port camouflée au Sud du village. Tout était calme, paisible, reposant, bien que le fond de l'air se faisait de plus en plus caniculaire.
J'ai levé la tête. Me suis frotté les yeux. J'ai levé à nouveau la tête. Je ne rêvais pas. Au premier étage, un chien faisait le guet à la fenêtre. Impertubable malgré mes multiples petits bruits pour attirer son attention afin de lui tirer le portrait. Rien, même pas un regard. Concentré. Le clébard guetteur me paraissait louche et j'avais cette impression qu'il voulait dominer le monde...
J'ai laissé cette rencontre derrnière moi, intriguée. J'ai tourné à gauche pour rejoindre la poste et dans une toute petite rue, j'ai retrouvé la tour carré. C'était des petits endroits que je ne me souvenais pas avoir vu à La Romieu et à bien y penser,il me semble que je n'avais jamais vraiment exploré le village de ce côté là.
Mon esprit fut troublé à la vue de cette statue de chien. Hé les gars, on est à La Romieu là, Angéline, tout ça, le village des chats. C'est quoi cette histoire de chien ? J'entendis quelques "waf waf" et autres couinemenst canins : ils semblaient dire "Marre des chats, vive les chiens, à nous les croquettes !". Bon, après, je dois vous avouer que j'ai encore quelques lacunes en langage chien...
Ma foi, malgré cette conspiration canine, je continuais ma promenade. La tour octogonal se dressa alors juste au-dessus de ma tête, me rappelant mon statut d'humbre humaine, si petite face à de si majestueuse construction.
Je partis. Pour voir ça d'ailleurs. J'avais mes petites chaussures aux pieds, aucune bouteille d'eau sur moi, même pas un petit sussucre pour me requinquer - quoi qu'il aurait sûrement été réclamé par un chien passant par là - mais j'ai décidé de partir à l'aventure sur les petites routes. J'ai croisé des oiseaux, dont un oisillon tombé du nid. Je n'ai rien fait, j'ai eu entendu qu'il ne fallait surtout pas les toucher. Et surtout,plus je m'éloignais,plus je retrouvais l'imposante collégiale.
Et là, stupéfaction. Une pancarte confirmait mes doutes. Les chiens préparent bien une offensive ! Qui d'autres que des chats eussent pu prévenir ainsi la population de l'imminente attaque ?
J'arrivai aux abords d'un champ. Et là, pure merveille. La collégiale, superbe, s'imposait. C'était ça que j'étais venue voir sur cette route, ne sachant pas forcément si j'allais y trouver mon bonheur. Et puis me vint une idée fleurie : et si sur la route parallèle, de l'autre côté du champ, il y avait des tournesols ? Le panorama n'en serait que plus beau. Ni une, ni deux, je tournai à droite, profitant du panorama et croisant déjà quelques grandes fleurs jaunes !
Me voici donc de l'autre côté, en compagnie d'un épouvantail. Nous étions deux à vrai dire, car le matin, le réveil avait sonné à 4h30 et ma chevelure en avait subi les conséquence ! Mes espoirs n'étaient pas vains, il y avait bien des tournesols mais pas encore en fleurs !
Tant pis ! La Romieu avec des tournesols, ce sera pour une prochaine fois ! Alors je suis revenue vers le village, toujours fascinée par la collégiale. J'ai hésité à la revisiter. Et puis, je me suis plutôt mis en tête de retrouver les fameux félins du village.
N'en déplaise aux chiens rebelles, les chats continuaient à monter la garde autour de leur douce Angeline. Il me semblât que certaines statues m'étaient inconnues. Sans doute ne les avais-je pas vues lors de mes précédents passages.
J'ai continué dans une rue attirante. Les volets bleus se succédaient à l'infini. Je savais que Saint-Jacques m'attendait au bout du chemin. J'avais les yeux partout, sur les chats, les colombages, les fleurs !
Constatant finalement que le village était toujours aux pattes des chats, j'ai rejoint Saint-Jacques. J'ai toujours aimé cette grande statue de bois qui accueille les pêlerins à l'entrée du village. Ses traits grossiers, un peu caricaturaux, lui donnent un air symatoche.
J'ai longé les remparts en mode flânerie. C'était fleuri, coloré, ensoleillé. Je prolongeais le plaisir.
J'ai rejoint la tour-porte, puis la voiture. Une vraie fournaise ! 32 degrés déjà ? Mais il n'était que 10h00 du matin ! J'ai mis la clim' et j'ai laissé derrière moi le village, le conflit chiens et chats et mes extrapolations loufoques pour aller perdre mes pensées dans un autre village gersois ...