Randonnée en plein soleil à Lamaguère !
Ah, le chemin des Evêques ! Ce chemin de randonnée, que je connais par coeur et que je fais toujours à l'envers. En effet, si vous regardez dans les topoguides ou si vous vous fiez aux balisages, vous constaterez que je le prends à contresens. La première fois, pourtant je l'avais suivi tel qu'il était indiqué. Les très nombreuses fois suivantes, j'ai fait l'aventurière rebelle ! Alors , Lamaguère, c'est mon point de chute quand je viens dans le Gers au printemps et vous savez pourquoi... parce que j'y trouve toujours des tas d'orchidées ! Là-bas, j'ai bien vu des ophrys bruns, des ophrys araignées, des ophrys de mars, des ophrys petites araignées, des ophrys abeilles,des ophrys bécasses, des ophrys mouches, des orchis pourpres, des orchis singes, des orchis militaires, des orchis pyramidaux, des orchis morio, des céphalantères, des orchis boucs, des orchis hommes-pendus, des sérapias en langue, des sérapias à longs labelles... et de magnifiques hybrides ! Bref, bien une bonne vingtaines de taxons différents et je suis convaincue de ne pas avoir vu toutes les espèces d'orchidées qui y poussent... certaines plus rares doivent se cacher et il me faudra sûrement encore quelques passages là-bas pour les y apercevoir. Bref, des vacances dans le Gers au mois d'avril impliquent forcément un passage par Lamaguère.C'est pourquoi le dimanche 12 avril, sous un beau soleil estival, mon mari et moi avons repris ce chemin fleuri. Mais, une fois garés sur le parking de la salle des fêtes nous avons eu bien du mal à commencer la randonnée. C'est qu'un facétieux rouge-queue noir a longuement attiré notre attention. Il sautillait de branche en branche puis a disparu l'espace de quelques secondes, avant d'aller consommer sa récente proie sur un toit.
Nous l'avons laissé tranquille et avons commencé la promenade au milieu des arbres en fleurs et avons rejoint la route qui monte sur la gauche où nous avons aussi tourné à gauche pour rejoindre un chemin de terre. De là, nous apercevions les premiers ballots de foin de l'année.
Nous sommes sortis un moment du chemin de la randonnée pour rejoindre une prairie reculée... et là ce fut un festival d'orchis pourpres. Ces derniers commençaient à peine à s'ouvrir.
Nous avons décidé d'aller tout en haut de la prairie pentue et ce n'était pas chose facile : le soleil tapait sec ! Une fois tout en ahut, nous avons trouvé un sentier de fortune qui nous a ramenés sur la bonne route. Et évidemment nous avons croisé d'autres superbes orchis du même type.
Arrivés au niveau du moulin, le chant d'une mésange nous interpella et elle ne se laissa pas perturber ! Mais vous n'aurez que l'image !
Au bout du chemin, nous avons tourné à droite tout en admirant les paysages campagnards qui nous entouraient. Là aussi, un festival : une chapelle sur la colline, de grands champs verdoyants, des arbres en fleurs...
Sur notre parcours, le soleil, toujours là, vraiment une belle journée, mais aussi d'autres orchis pourpres et pour nous accompagner quelques bovins curieux.
Quelques minutes de marche encore et nous arrivâmes à l'endroit que je préfère, là où poussent toutes les orchidées citées tout à l'heure. Mais je savais que nous y étions un peu tôt pour toutes les voir !
Mais les orchis pourpres étaient bel et bien là ! Les ophrys bruns et autres ophrys de mars et ophrys araignées commençaient à être grillés.
Cependant, quelques ophrys bruns faisaient de la résistance et resplendissaient à leur tour !
Mon mari s'arrêta net et me dit "tu le vois le point blanc dans l'arbre en face ?". C'était comme trouver une aiguille dans une meule de foin ! Mais ses indications furent précises. Son appareil photo n'allait pas jusque là, alors il me demanda d'essayer. Dès que je repérai le point blanc, je fis en sorte d'y diriger le zoom de mon appareil photo. A fond le zoom ! Cela ne donne pas une grande qualité de photo, mais cela nous a permis de voir deplus près l'oiseau : un joli gobe-mouche dont nous n'avons découvert l'identité qu'en rentrant à la maison. En attendant la réponse, nous avions surnommé cet oiseau noir et blanc "petit pingouin gersois". On est fou ou on l'est pas.
Nous avons continué notre route ravis. Avons bravé un sentier sacrément boueux au point de bien ranger les appareils photos au fond des sacoches histoire de minimiser les dégâts en cas de chute.Nous avons rejoint la route goudronnée et le temps d'un coup d'oeil vers la déco d'un jardin et un oiseau perché, nous avons rejoint la voiture... et là, le rouge-queue noir du début, virevoltait encore.
Et ... Lamaguère ? Pour sûr, j'y retourne ce week-end, ne changeons pas les bonnes habitudes !