Migration céleste ...
Je voulais voir des oiseaux, absolument. Pas moyen de m'en dissuader. Je savais qu'en cette mi-Novembre rafraîchie, on devrait au moins voir quelques oiseaux migrateurs. Alors j'ai emmené Denis avec moi derrière la maison. A peine le champ de maïs passé, quelques grands oiseaux noirs tournoyaient au-dessus de nos têtes. Mais rien de plus.
Alors quitte à ne pas voir beaucoup d'oiseaux, il y avait au moins les Pyrénées. Elles surgissaient tant bien que mal de la couverture nuageuse. Le temps était mitigé et difficile à interpréter. Le soleil se levait timidement et la campagne s'en imprégnait au même rythme.
Les champs étaient encore imbibés des dernières pluies et neiges. Et les cimes blanches me fascinaient. Et là, c'est le drame. Plus de batterie ! Quoi ? Je ne peux plus immortaliser ces moments ?
Retour hâtif à la maison pour prendre une batterie neuve dans la pochette laissée sur la table du salon. Presque envie de rester au chaud et de repousser la balade. Mais vous verrez par la suite que ç'aurait été dommage de ne pas revenir à notre position d'observateurs ornithologiques improvisés !
A part quelques oiseaux communs, et évidemment les splendides Pyrénées, pas d'oiseaux migrateurs. Nous repartons vers la maison, face au village d'Arrouède. Je traîne un peu la patte, déçue. "Il faut se faire à l'idée, ce n'était pas pour aujourd'hui" pensai-je.
Alors que nous faisions quelques vocalises pour s'amuser (il nous en faut peu !), un brouhaha étrange et surprenant se fit entendre, comme si nous avions réussi à les appeler. En levant les yeux au ciel, nous avons compris. Une nuée extraordinaire de grues cendrées arrivait du nord et se dirigeait vers le Sud-Ouest. A priori, selon leur trajectoire, elles envisageaient d'éviter les montagnes. Ces demoiselles criardes avaient prévu un passage par la côte atlantique et elles avaient bien raison. La tonitruante nuée s'éloignait de plus en plus et nous étions de plus en plus ébahis. Elle nous offrait de superbes arabesques et d'agréables souvenirs.
Quelles veinardes, voir le Gers d'aussi haut ! J'aimerais moi aussi être l'un de ces drôles d'oiseaux et parcourir le monde à tire-d'aile !