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Gersicotti ? Gersicotta !
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Gersicotti ? Gersicotta !
1 novembre 2013

Des pneus et un arc-en-ciel.

Il faut que je vous raconte une histoire. Une histoire de pneus. Alors regarde, regarde mes pneus (comprenne qui pourra). C'est après avoir minutieusement observé mes pneus mardi matin que j'ai décidé de les changer avant de finir encastrée dans un fossé ayant traversé la route par un jour de pluie. J'ai donc pris rendez-vous chez le "pneulogue" et non pas "pneumologue", à une syllabe près il y a une différence notable. Monsieur le pneulogue (oui, je persiste avec mon néologisme ! ) en professionnel commerçant, à 14h15 a constaté qu'il ne fallait pas changer que deux pneus, mais quatre. Il m'a annoncé gentiment qu'il me faudrait patienter jusqu'à 16h30. Avec ça, j'avais fini mes trois courses ridicules dans le supermarché d'en face qui ne prend pas les sacs en consigne à l'accueil mais met à disposition des casiers pratiques : seule condition, pour s'en servir, avoir sur soi une pièce de deux euros ou du moins de quoi faire le change. Tant pis, je vais me trainer le sac pendant deux heures. Qu'allais-je donc faire 120 minutes durant dans la grande surface, temple de la surconsommation, en dehors de dépenser inutilement l'argent que je n'ai pas et dont j'ai plutôt besoin pour mes quatre chers pneus ? J'avais sur moi mon appareil photo évidemment ! Pas folle la guêpe ! Je n'étais pas loin des bords du Gers, au cas où il me prendrait l'envie d'aller photographier les canards, les feuilles d'automne ou je ne sais quoi qui passerait par là. Mais DEUX HEURES … ça me laissait le temps d'aller au centre-ville moyennant une petite demi-heure de marche.

Une demi-heure de marche + une demi-heure de photos + une demi-heure de marche = à l'heure pour récupérer ma voiture et ses quatre nouveaux superbes pneus prêts à caresser l'asphalte gersois et plus si affinités !

Le centre-ville d'Auch. Tiens drôle d'idée. J'y suis allée au moins 300 000 fois. Vous pouvez vous moquer, je m'en tamponne allègrement le coquillard ! Car à chaque fois, de belles surprises m'attendent. Et puis comment se lasser d'Auch ? Il faut être fou, insensible ou insensé, ou les trois à la fois, milodiou!

J'ai donc pris mon courage à deux pieds. D'abord, j'ai attaché ma poche de course à la lanière de la pochette de mon appareil photo d'un double nœud gracieux. Ensuite, j'ai pris un air décidé. Si vous ne savez pas à quoi ça ressemble, il aurait fallu me croiser à ce moment-là. Il y avait donc,  sur le trottoir entre le supermarché qui positive et le centre historique auscitain, une drôle de gonzesse, marchant d'un pas assuré et toujours prête à dégainer l'appareil photo. Je marche je marche je marche. Clic clic clic de temps en temps, une petite photo.

Et là c'est le drame (prenez un ton dramatico-tragico-pathétique si vous prononcez cette précédente phrase). Oui, le drame. Il se met à pleuvoir de grosses gouttes froides qui s'amusent à tomber de traviole. Je range mon cher appareil photo. Je presse un peu plus le pas, je slalome entre les gouttes avec une vélocité très personnelle. Et je me donne du courage en fredonnant des airs de gospel ce qui effraie un tant soit peu les automobilistes qui poireautent aux feux rouges. Mais peu importe.

" Moi je vais voir d'Artagnan , ok ? Et si j'ai l'occasion d'y aller maintenant, il faut que j'en profite. Et puis j'ai l'impression que ça va être particulier. Et puis d'Artagnan tout mouillé, il a quand même la classe suprême, je suis sûre" pensai-je.

Je parviens jusqu'au bas l'escalier. Un type me dépasse et se met à chanter du rap. Il me parle en me disant de faire attention, parce que la pluie ça mouille. Merci, j'avais remarqué. Je photographie quand même le plus illustre des gascons sur son piédestal. Et au moment où je m'engage à monter, la pluie cesse d'un coup. Les nuages se séparent un peu. Une éclaircie m'accueille. Ne jamais renoncer, jamais.

Je galope sur les marches, je m'extasie ! Comme ça fait du bien de voir enfin d'Artagnan sans la grosse grue jaune qui l'accompagnait ! Oui, car si les travaux sont finis depuis quelques temps, je n'avais pas encore eu l'occasion d'aller voir ça plus près. Et pourtant, elle m'avait fait rêver cette grue. Chacun son truc me direz-vous. Mais je me disais toujours que de là-haut la vue devait être époustouflante et puis j'avais bien aimé la photographier dans le soleil couchant. Chacun son truc, chacun son truc !

Ceci étant, ça fait du bien de retrouver les choses presque telles que je les avais connues… à quelques différences près : maintenant c'est flambant neuf ! Je continue à gambader, je tourne autour du mousquetaire. Je jette de temps en temps un œil sur la tour d'Armagnac… Et puis je me dis qu'il est temps de commencer à monter jusqu'à la place Salinis pour redescendre par un des boulevards, histoire de faire une boucle et pas un simple aller-retour.

En montant quelques marches, et en me retournant - car il faut toujours regarder derrière soi quand on se balade- j'aperçois avec plaisir l'arc-en-ciel discret qui semble surgir du chapeau de la statue tant admirée : il est fort ce d'Artagnan quand même !

Je me dis alors que ça valait bien le coup de s'user les pieds à marcher avec mes petites chaussures non-adaptées à la situation, de se prendre une averse dans la figure et de subir les regards interloqués des conducteurs qui n'avaient encore jamais vu une gonzesse rondouillarde marcher sur le trottoir avec un grand sac en plastique pendouillant et chantant du gospel en souriant. A chacun sa façon d'être heureux. J'étais encore plus heureuse en profitant de MON INSTANT à moi.  Car cet arc-en-ciel, aussi discret soit-il, était à moi, à ce moment précis, il attendait que j'arrive et j'avais bien mérité de voir ça. La photo, bien évidemment, pas forcément très réussie, ne reflète pas toute la beauté de la scène. Moi, en tous cas, je ne l'oublierai pas !

 

DSCN0538

 

 

Et parce qu'il y a eu d'autres images bien sympathiques lors de mon expédition improvisée, je vous propose un petit album réunissant ces quelques photos à voir en cliquant ICI !

Mon petit tour bien agréable m'a permis de digérer beaucoup plus facilement les 328 euros 52 réclamés par le garagiste … comme quoi, comme le disait un personnage de Maupassant, dans la vie, tout n'est jamais ni si bon, ni si mauvais que ça !

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Commentaires
P
Ce qui veut bien dire que selon soi, son humeur et sa volonté on peut transformer des moments à subir en quelques majestueuses minutes, et récolter quelques petits bonheurs dont ces bien jolies traces pour le blog<br /> <br /> Donc à tous ceux qui râlent, pestent (comme tout en chacun) pour deux heures à tuer...prenez de la graine de Gersicotti Gersicotti, faites bon gré contre mal malgré....<br /> <br /> Jolies photos !
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P
Quelle chance ! Bravo pour ces photos !
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P
Quelle chance ! Bravo pour ces photos !
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