La fête à Bardigues, ça dépote...
...même en plein cagnard. Je crois que tous les organisateurs, intervenants et participants à la fête de Bardigues ont tellement fait la danse du soleil du fait que le temps s'était sacrément assombri tout à coup, que le soleil a décidé de nous montrer de quoi il était capable. Quand j'ai vu les températures annoncées pour ce dimanche 26 Juin, j'ai immédiatement renoncé à mon brushing de 5h15 du matin. Oui car comme c'était pour moi une des occasions spéciales de l'année, j'avais prévu d'être capillairement présentable. Mais 38 ° C prévus … Tu vois moi, quand il fait chaud, je fonds comme du beurre et donc mes cheveux finissent pas n'en faire qu'à leurs têtes même s'ils décorent la mienne. J'ai aussi ajouté une quadruple dose d'anti-transpirant 48h. Je continue à dire que c'est vraiment des gros menteurs. Soit.
Vous avez bien lu 5h15. En réalité, après une nuit les yeux plutôt ouverts à me demander comment j'allais poser tel panneau, et si j'allais au moins vendre un truc, si on allait arriver suffisamment à l'avance, si j'allais pas être ridicule avec mes cheveux, si j'allais pas être ridicule tout court, si j'allais arriver à parler aux gens malgré mon terrible manque de confiance en moi-même. J'ai du dormir 3h au maximum. Et paradoxalement, quand le réveil a sonné à 5h00, je pétais la forme. L'excitation fort probablement. Le temps d'une douche, d'un petit déjeuner, de réfléchir à « je n'ai rien oublié ? » car pour gagner du temps j'avais chargé la voiture la veille. Mes plaques confectionnés à coup de colle, de photos, de texte et de morceaux de vieilles toiles cirées ces dernières semaines, mes petits cadre avec mes photos dedans que j'avais pris soin de nettoyer la veille pour enlever poussière et mes empreintes digitales, ma paire de ciseaux, mes livres photos … J'avais tout ce qu'il fallait.
A 5h50 nous avons pris la route. Oui si tôt car l'Auberge de Bardigues est à plus de 200 km de Rodez et je devais arriver avant 10h00, en comptant que je ne me perde pas en chemin et qu'il n'y ait pas d'imprévu... Pendant que Denis dormais, je conduisais, logique. Et je n'ai pas perdu mon chemin ! Nous sommes arrivés à 8h30 et environ. Et c'était partie pour les festivités, bonjour à tout le monde, installation des panneaux, des cadres, un peu d'angoisse que Denis a supporté stoïquement : « Dis tu crois que c'est vraiment bien ce que j'ai fait hein ? Ca fait pas trop exposé d'écolière ? Et puis bon, hein c'est pas bizarre ? Dis et et tu crois que ? ». Denis est d'un calme, lui. Bref. En plus y'a plein plein plein de gens. Souviens-toi ô Sylvie quand tu chantas devant 10 000 personnes, tu étais moins intimidée que ça. Oui mais ça n'a rien à voir. RIEN A VOIR.
Tout était installé. Les serveurs terminaient de peaufiner les décorations de table. Tout était coloré et fleuri et les vignerons achalandaient leurs étals de belles bouteilles colorées.
De mon côté, plus rien à préparer. Les cadres prenaient l'ombre d'un arbre. Mes plaques sur le thème principal de la Lomagne attendaient les observateurs et lecteurs sur les grilles des escaliers. La première était intitulée « Ô Terroir, mon beau Terroir », un défilé de photo d'éléments architecturaux du coin, pour dire que nous avons une chance folle de pouvoir vivre et manger dans ce contexte. La seconde était intitulée « Terre Nature, Terre Sauvage » avec les photos de mes rencontres « nature », en Lomagne et plus largement en Gascogne... La troisième et dernière s'intitulait « Terre Nourricière », où j'avais été un peu plus inspirée et où j'avais recyclé un article sur l'histoire du foie gras et le débat sur l'appellation de la croustade et du pastis gascon.
Et puis la grande classe hein, j'ai eu droit à une affiche rien que pour mon expo avec mon prénom dessus !
Hélène, qui s'occupe brillamment du site de l'Auberge de Bardigues, terminait de coller quelques affiches.
10h00 sonnait et les multiples animations allaient commencer ! Notamment l'atelier Pain, animé par Barbara de la maison Beauhaire à Léguevin (en Haute-Garonne), une jeune femme dynamique, passionnée et passionnante qui tenait à nous montrer une autre facette de la boulangerie : avec des recettes spéciales de pain, on peut faire des choses absolument magnifiques comme ce droopy, cette chaussure, ces colombes. Il se trouve que pour cela, on utilise des pâtes sans levure ou avec de la levure « tuée ». Je ne m'avancerai pas dans ce sujet, car je ne voudrai pas dire de bêtises !
De leurs côté, Chef Ciril et Christian Donnet s'occupaient de l'animation « Amuse Bouche » et nous ont concocté des bouchées délicieuses … Il leur fallait de la patience pour couper en deux toutes ces tomates, hacher l'ail, s'occuper de la purée d'aubergine, du gaspacho de melon et courgette et du courage sous les yeux des spectateurs attentifs et interrogateurs !
Et de son côté, Barbara continuait ses démonstrations, notamment sur le pétrissage de la pâte à pain.
Tout autour, les producteurs avaient pris place : fromages, pêches, nectarines, légumes divers, fraises gariguettes, vins, artistes locaux … De quoi en prendre plein les yeux et les papilles!
De son côté Ludovic, un producteur de vin de la région proposait des démonstrations non pas concernant la fabrication du vin, mais la fabrication d'une potion permettant de soigner les plantes à base d'orties.
L'apéro allait bientôt commencer … Et pas le temps de réagir que déjà les cuillères à base de purée d'aubergine et tomates confites avaient été dévorées ! Mais j'ai au moins gouté le très bon gaspacho de melon et courgette et son écume !
L'heure de passer à table est arrivée... Personnellement je dois avouer qu'une fois que je me suis assise, il a été difficile de me relever ! Mais c'est en compagnie de Patricia (une lectrice du blog), Mamy de Yumi et son fils et Denis que j'ai eu le plaisir de déguster le médaillon de foie gras gras mi-cuit, sa tranche de pain d'épice grillée, son ruban de melon et son chutney d'abricot, suivi de La longe de porc farci au chorizo d'Andalousie, de piquillos aux courgettes et de patatas bravas et pour finir, le petit pot de vanille, sa tuile aux amandes et ses deux pêches blanches pochées délicieuses !
L'après-midi a continué chaudement, et tout le monde avait l'air de porter cette canicule sur les épaules. L'arbre à Palabres de Ludovic Roif a réuni des bavards qui ont discuté autour du thème "terroir et innovation".
Tout au long de la journée j'ai pu faire des rencontres, discuter avec quelques personnes concernant mon blog et mes activités, mais je suis déçue … Non pas par les gens, par la fête , mais par moi. Je n'ai pas été très présente autour de mon « exposition », pas suffisamment « avenante » et j'étais vraiment trop intimidée à l'idée de parler de ce que je fais … La chaleur ? Je ne suis pas sûre qu'elle en soit la cause, je suis simplement très facilement impressionnée quand il y a beaucoup de monde alors que je peux parler à loisir de mon blog en petit comité... même si ça me met toujours un peu mal à l'aise. L'expérience a quoiqu'il arrive été très bonne, d'une part parce que nous avons passé une excellente journée, d'autre part parce que maintenant je sais qu'il faut que je prenne vraiment confiance en moi et que j'apprenne à aussi à m'exprimer autrement que par des photos ou par écrit, parce que finalement, j'ai toujours des tas de choses à dire sur le Gers ! Et puis, j'ai reçu quelques remarques très gratifiantes, je ne me voyais pas comme quelqu'un qui savait voir « les petits détails auxquels on ne fait pas forcément attention ». Donc, forcément, j'en tire du positif et surtout un retour sur moi-même, à savoir qu'il va falloir que j'apprenne à moi-même valoriser ce que j'aime faire, pas parce que je considère que ce que je fais est formidable, mais juste parce que j'aime le faire !
En fin d'après-midi tout le monde s'est réuni à l'intérieur autour d'un gouter insolite à base de lait de chèvre et de fromage blanc.
Et par une dégustation de vin animée par le sommelier Fabien qui tenait à nous présenter des vins de la Loire qu'il apprécie et qu'il a su nous faire apprécier !
Et et et ? J'ai eu la chance de gagner un cadeau à l'occasion du Quizz gourmand organisé pour l'occasion et je suis repartie avec un plateau de pêches et nectarines issue du domaine d'Anselin.
Et et et ? Hélas il fallait repartir déjà car Denis travaillait le lendemain matin et Rodez était toujours à 2h30 de route. Debout depuis 5h du matin, il fallait rester raisonnable !
Une très bonne journée donc, colorée, savoureuse, agréable, sympathique, extra, splendide, délicieuse, charmante … Une journée qui donne envie d'être dithyrambique !